Comment les structures pluriprofessionnelles (maisons et centres de santé) se sont-elles adaptées dans le contexte épidémique ? Une première enquête en ligne* menée entre le 2 et le 7 avril auprès de 358 MSP et centres de santé a révélé que toutes les équipes ont dû adapter leur activité. 95 % ont modifié l’accueil physique et un tri téléphonique a été mis en place dans 89 % des structures répondantes « afin de séparer l'accueil des patients suspects de Covid-19 de celui des autres patients ».
92 % des structures ont déployé des procédures de suivi spécifiques aux patients suspects Covid-19 et 70 % ont aussi prévu une procédure différente pour les patients à risque de forme grave. Le suivi des patients était assuré majoritairement par téléphone (89 %) ou par téléconsultation (86 %). 65 % des équipes ont instauré un registre dédié partagé entre les professionnels. Et un peu moins d’un quart des équipes a fait appel à une plateforme numérique ou à une application dédiée.
Cellule de crise dans sept cas sur dix
Pour les patients hors Covid, 62 % des structures pluriprofessionnelles ont dû aussi adapter leur organisation en réduisant leur suivi (41 %) ou plus rarement en l’interrompant (2 %). Seulement 20 % des équipes l’ont au contraire renforcé. Pour identifier ces patients, quatre équipes sur dix ont déclaré avoir établi une liste et un tiers des équipes ont mis en place une procédure de suivi des patients fragiles, via un système de rappel téléphonique (69 %), de la téléconsultation (62 %) et/ou des visites à domicile (41 %).
Dans ce contexte épidémique, la quasi-totalité des maisons de santé ou de centres de santé ont toutes accepté (95 % des répondants) de prendre en charge des patients dont ils n’étaient pas le médecin traitant. Pour gérer cette crise, près de sept équipes sur dix ont mis en place une cellule de crise au sein de la structure à laquelle ont participé les professionnels de santé (64 %) ou les personnes administratifs (47 %) ayant arrêté leur activité.
Pour ces équipes, l’impact de la crise sur le plan financier est à prendre en compte. 97 % déclarent avoir subi de pertes de recettes d’activité, et 7 sur 10 ont été exposées à des surcoûts liés à la gestion de l’épidémie. Conséquence : plus d’un tiers (38 %) d’entre elles ont dû réduire leurs effectifs de médecins et infirmières.
* Enquête en ligne dans le cadre du projet de ré́seau Accord (Assembler, Coordonner, Comprendre, Rechercher, Débattre en soins primaires), du 2 au 7 avril, 358 questionnaires exploitables (262 maisons de santé et 96 centres de santé).
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