Déremboursement total de l'homéopathie : les pro-granules réclament un « moratoire » au gouvernement

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Publié le 02/10/2020

Crédit photo : PHANIE

À quelques jours de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2021 à l'Assemblée nationale, les acteurs de l’homéopathie française regroupés au sein de l’association HoméoFrance (médecins, patients, pharmaciens, laboratoires,…) remontent au créneau. Ils réclament de nouveau au gouvernement un « moratoire » sur le déremboursement total des médicaments homéopathiques en 2021. En juillet 2019, après l'avis rendu par la Haute autorité de santé (HAS) sur l'inefficacité de ces produits, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, a acté un déremboursement progressif de ces médicaments : de 30 % à 15 % en 2020, puis à 0 % au 1^er janvier 2021.

Pour les défenseurs des granules, « la décision brutale de dérembourser l’homéopathie, prise à la suite d’une intense campagne de dénigrement, a plongé les nombreux acteurs et utilisateurs de l’homéopathie dans le désarroi ». Pourtant, « il est encore temps d’agir en maintenant le taux actuel du remboursement de ces médicaments », écrit l'association HoméoFrance, qui tente de faire fléchir le gouvernement avec plusieurs arguments.

Un coût nul pour l'Assurance-maladie ?

Non seulement l'homéopathie satisfait « 76 % des Français qui souhaitent le maintien du remboursement » et convainc les professionnels de santé formés sur l'utilité de cette thérapeutique au côté de la médecine conventionnelle, mais elle est aussi peu coûteuse pour l'assurance-maladie. « Le faible prix des médicaments homéopathiques (2,52 euros par boîte en moyenne) et le faible taux de remboursement (15 %) permettent à la franchise médicale de couvrir l’intégralité des dépenses de l’assurance-maladie » assure l'association HoméoFrance, en citant une analyse du coût de l’homéopathie pour l’assurance-maladie en 2020, réalisée par le cabinet Asterès.

Le dernier argument est économique. Alors que l'économie est fortement touchée par la crise du Covid-19, le maintien du remboursement des médicaments homéopathiques à 15 % serait une « décision de bon sens ». Elle permettrait en effet à la filière homéopathique « lourdement fragilisée par ces deux années de dénigrement » de sauvegarder « plusieurs centaines d’emplois ».