Après avoir subi les erreurs dans la gestion de crise lors de la première vague (communication inadaptée qui a vidé les cabinets libéraux, manque d'équipements, etc.), les généralistes attendent du gouvernement un soutien et des messages clairs.
La spécialité se retrouve à nouveau au front. Selon MG France, les généralistes suivent « 96 % à 97 % des patients atteints du Covid » tout en prenant en charge leurs patients habituels – et en particulier la population âgée, fragile et vulnérable. D'où des revendications pour simplifier au maximum leur exercice et favoriser la prise en charge libérale des malades Covid. Le dépistage ? « Aujourd'hui, nous nous impliquons dans les tests antigéniques qui ne sont pas opérationnels partout. Cela nécessite une organisation spécifique au cabinet. Les médecins seront prêts dès que ce sera bien balisé », a expliqué ce jeudi le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat, lors d'un point presse.
Pour assumer la prise en charge des patients Covid, le syndicat réclame la levée de certains freins. Et de citer la publication attendue de recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le suivi des malades légers en ville, l'oxygénothérapie (prescription, surveillance), la prévention pour les patients vulnérables ou encore l'usage des tests antigéniques pour les patients asymptomatiques. « Beaucoup de médecins attendent de savoir s'ils peuvent utiliser des anticoagulants, les corticoïdes, des médicaments à prescription réservée », complète le généraliste normand. À ces incertitudes s'ajoutent des problèmes d'approvisionnement en gants et en masques FFP2 qui irritent.
Des négos sur un fil
Dans ce contexte sanitaire déjà difficile, les négociations conventionnelles et interprofessionnelles avec la CNAM sont un sujet d'inquiétude supplémentaire. Après le « Ségur de l'hôpital », MG France appelle de ses vœux un Ségur des soins primaires. « Les généralistes ont une attente très forte de reconnaissance. Ils veulent des moyens pour rattraper le retard sur les soins primaires. Pour l'instant, le PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] et les négociations ne répondent pas à ce manque de moyens », déplore le Dr Battistoni.
Le budget de la Sécurité sociale, qui arrive lundi prochain au Sénat, prévoit une enveloppe de 300 millions d'euros pour les revalorisations des libéraux (loin des milliards octroyés à l'hôpital). « Peut-on conclure des accords conventionnels dans ces conditions ? C'est non, car cela nous impose des arbitrages impossibles entre la consultation et la visite, entre la visite longue et le maintien à domicile, entre le forfait et l'acte. On ne peut pas. » Même si le syndicat de généralistes ira « jusqu'au bout » des négociations – contrairement à la CSMF qui a déjà claqué la porte – MG France prévient qu'en cas d'échec, ce sera « la responsabilité du gouvernement ».
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