Réuni en conseil d'administration, le Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL) a élu à l'unanimité le Dr Laurent Seidermann à sa tête pour un mandat de trois ans. Il succède au Dr Nils Morel (Echirolles).
Le chirurgien ORL, installé en secteur II à Reims, entend poursuivre le travail engagé par ses prédécesseurs pour la défense de cette spécialité médico-technique.
Pour faire face à la démographie déclinante de sa discipline – 80 médecins formés chaque année pour 120 départs à la retraite –, le médecin défend l'évolution du cabinet libéral vers l'« entreprise médicale » maîtrisant à la fois les outils techniques d'exercice à distance et bénéficiant du personnel « pour améliorer son rendement et son efficacité, sans altérer la qualité du soin ». « Le chirurgien ORL doit devenir un chef d'entreprise et non pas un artisan pour pouvoir répondre aux besoins croissants de la population. »
Des assistants médicaux pour déléguer
Cette transformation suppose une « réorganisation » du cabinet avec l'embauche d'assistants médicaux qualifiés auxquels le spécialiste peut déléguer un certain nombre d'actes et de tâches. « Actuellement, il y a une demande importante d'audioprothèses, dans le cadre du 100 % santé, illustre le Dr Seidermann. Prescrire une audioprothèse demande une petite demi-heure, les ORL ne peuvent pas forcément y répondre. Les assistants médicaux feront les explorations fonctionnelles avant que le médecin vérifie et prescrive l'appareil. »
Hélas, regrette le Dr Seidermann, ce recrutement d'assistants médicaux reste difficile « en raison des freins juridiques dans la délégation de tâches. ». D'où la volonté de travailler avec la profession « pour délimiter précisément les actes qui peuvent être délégués et savoir aussi ce qu'on exige du personnel en termes de formation ».
L'entreprise médicale souhaitée par le SNORL devra aussi évoluer sur le plan technique. Équipé de plateformes informatiques, l'ORL 3.0 doit pouvoir gérer tous les dossiers patients, connecter des objets médicaux pour la télé-expertise et la téléconsultation dans des cas précis. « Tout cela va bouger, on a mis des groupes de réflexion sur ces sujets », affirme le spécialiste.
Revalorisation d'actes sous cotés
Face à l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de l'audioprothèse, le syndicat entend défendre la prescription médicale et le rôle incontournable du médecin ORL, spécialiste des troubles de l'audition et au cœur de la promotion de la santé auditive. « Devant toute surdité, il faut un diagnostic précis, puisque la surdité – comme les céphalées – n'est pas une maladie mais le symptôme d'une maladie », cadre le praticien.
Côté honoraires, il entend alerter les syndicats représentatifs sur la nécessaire revalorisation d'actes « sous-cotés » comme l'amygdalectomie, délaissée par beaucoup d'ORL. Le Dr Seidermann espère que le chantier de la révision de la nomenclature des actes techniques (CCAM) aboutira avec de nouvelles cotations comme la fibroscopie du sommeil.
Nouveau bureau
Président : Dr Laurent Seidermann (Reims)
Premier vice-président : Dr Jean-Michel Klein (Paris)
Vice-présidents : Dr Nils Morel (Échirolles), Pr Frédéric Venail (Montpellier), Dr Matthieu Cauchois (Orléans)
Secrétaire général : Dr Vincent Burcia (Nîmes)
Secrétaire général adjoint : Dr Michel Virte (Nancy)
Trésorier : Dr Jean Pacalon (Besançon)
Trésorier Adjoint : Dr Samantha Roux-Vaillard (Trélazé)
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre