En cessation d’activité depuis le 1er janvier 2019, après la vente de son cabinet de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze), le Dr Pierre Goudeaux a repris sa sacoche. Le médecin généraliste compte bien participer au combat contre la pandémie, fort de son expérience et de sa bonne santé physique. Inscrit à la réserve sanitaire et dans l’attente d’une réponse de l’organisme national, l’ancien praticien exerce dans le centre de consultations briviste dédié au Covid-19. Il travaille avec les moyens du bord et a même reçu des charlottes d’un ami pâtissier pour se préserver.
« Je suis dans les starting-blocks, affirme-t-il, prêt à boucler ma valise pour l’Est ou tout autre site où l’on aura besoin de moi. Mes motivations sont naturelles, après quarante ans au service de mes patients. J’ai été également médecin-pompier dans ma ville, et suis donc habitué à l’intervention urgente. Ces expériences m’aideront à participer efficacement à cet effort de guerre qui s’impose à tous. » Comme lui, une cinquantaine de retraités et d’étudiants en fin de cursus du département se sont portés volontaires auprès des tutelles sanitaires locales.
Répercussions sociales
Le Dr Goudeaux croit aux valeurs d’un métier qui aura guidé toute sa vie, conscient de ses risques et obligations. Si d’aventure on le désigne pour un renfort vers un cluster comme Mulhouse ou la région parisienne, il accepte d’avance d’en assumer les dangers, à l’égal, rappelle-t-il, « de la caissière du supermarché local ou du brancardier hospitalier ».
« Nous sommes confrontés pour la toute première fois à ce genre d’épreuve, analyse-t-il. Je reste optimiste sur la finalité, face au coronavirus nous gagnerons mais avec un nombre important de décès. Les répercussions sociales et politiques de la crise ne seront pas toutes négatives. »
Le médecin se réjouit ainsi de l'engouement naissant des Français pour la télémédecine. « Il faudra que les patients s’y adaptent, changent leurs habitudes, aient confiance dans le processus, mais c’est inéluctable. Il y a cinquante ans, le téléphone fixe n'était pas dans toutes les maisons et il y avait les cabines publiques. Aujourd'hui, tout le monde a un portable, donc l’évolution suivra ». Et de conclure : « Le Covid-19 et ses avatars participeront à ce changement, à toute chose malheur étant bon. »
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