La scène se passe à Plérin, dans les Côtes-d’Armor, mais elle aurait pu avoir lieu dans de nombreuses communes de France. Un patient raconte comment il a été contraint d’attendre 5 heures avant d’entrer en consultation, pour un renouvellement d’ordonnance. Le journal « Ouest-France » s’en fait l’écho dans son édition en ligne.
« Cette situation m’a révolté », écrit cet habitant de Plérin dans un courrier qu’il a rédigé pendant ses longues heures d’attente et reproduit par le quotidien breton. « J’ai dû me lever à 6 h, poser une matinée, et “prendre la place” de personnes malades. Je suis déjà venu la semaine dernière, mais à 8 heures, c’était trop tard. Complet », se désole-t-il. Et encore n’est-il sans doute pas le plus à plaindre. « Je vois des personnes âgées qui supportent le froid et l’attente tant bien que mal. Il y a des enfants et leurs parents qui s’inquiètent. Je me mets à la place de quelqu’un souffrant d’une grippe ou d’une gastro, devant patienter cinq heures dans la salle d’attente ! », témoigne-t-il.
Lettre au maire de Plérin
Il n’en veut pas pour autant à son médecin qu’il ne tient pas pour responsable de cette situation « ingérable pour les soignants et pour les soignés ». Bien au contraire, il le félicite pour son courage.
À travers ce courrier qu’il a adressé au maire de Plérin, ce patient espère interpeller l’élu sur les conséquences des difficultés d’accès aux soins dans la commune qui compte près de 14 000 habitants. « Trouver un médecin à Plérin est devenu très compliqué. Des propositions pour plus tard c’est bien, mais que faites-vous en attendant ? C’est maintenant qu’il faut faire quelque chose » écrit-il avouant être « sous le coup de la colère ».
Depuis de longs mois, la mairie de Plérin est confrontée à un manque de généralistes après un départ en retraite, un décès et le désistement surprise d’un médecin, un mois avant son installation. Le recrutement de nouveaux professionnels reste un vrai casse-tête : « Le vivier est faible et quand un médecin part en retraite, il en faut deux pour le remplacer, afin de pouvoir concilier vie professionnelle et personnelle », explique le maire à « Ouest-France ». La solution pourrait passer par la création d’un centre de santé, avec des médecins salariés, estime l’élu.
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