Le Brésil a, comme la France, ses déserts médicaux. Comme la France aussi, il recourt, pour régler le problème, aux médecins étrangers – en l’occurrence cubains. Mais la méthode brésilienne de recrutement n’a pas grand-chose à voir avec la nôtre. Question d’échelle et d’affichage. D’un seul coup d’un seul, le pays vient ainsi d’embaucher 4 000 médecins dans le cadre d’un programme gouvernemental.
L’opération est, pour partie, entre les mains de l’Organisation panaméricaine de santé, l’OPS, qui a sélectionné des praticiens cubains répondant à des critères précis (expérience professionnelle internationale, familiarité avec la langue portugaise…). Jusqu’à la fin de l’année, les 4 000 médecins retenus vont arriver au Brésil par vagues successives pour être acheminés vers 700 communes du nord et du nord-est.
Coûteux, ce débauchage géant n’a pas été du goût de tout le monde au Brésil. Au début du mois de juillet, des cortèges de plusieurs milliers de médecins, infirmières et internes en médecine ont d’ailleurs défilé à Sao Paulo et à Rio pour protester contre ce programme.
À l’autre bout de la chaîne, Cuba se félicite. L’île recense aujourd’hui 38 800 personnels de santé travaillant à l’étranger, dont 15 400 médecins, installés dans 66 pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique* : l’exportation de professionnels, principalement des médecins, est devenue un gros fonds de commerce qui lui rapporte désormais 6 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) par an.
* Statistiques de l’Union centrale de la coopération médicale
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