C’est depuis des décennies un casse-tête pour les autorités de santé et comme un révélateur tant des dysfonctionnements du système de soins que de la mauvaise conscience de ses décideurs. De sursis en examens de validation, le sort des médecins à diplôme étranger n’en finit pas de se poser. La question est tout sauf marginale pour le paysage médical français, puisqu’on évalue à plus de 26 000 les praticiens en exercice qui ont effectué leurs études hors de l’Hexagone (dans ou hors UE). Et le phénomène prend de l’ampleur, 20 % des nouveaux inscrits à l’Ordre émargeant chaque année à cette catégorie…
Certes, la plupart ne sont pas en situation difficile. Mais on estime toutefois qu'entre 4 000 et 5 000 FFI ou praticiens attachés associés seraient sans perspective d’évolution. Un grand nombre de ces confrères « précaires » provient du Maghreb. Leur départ constituant une véritable saignée pour la Tunisie ou l’Algérie, incapables de les retenir. Pour environ 500, peut-être davantage, la situation tourne au fiasco, puisqu’ils seront persona non grata à la fin de l’année. Du moins en théorie. Car, comme souvent, une solution, au moins transitoire, va être trouvée par voie législative.
Il n’empêche, sur ce dossier, Agnès Buzyn comme ses prédécesseurs, ne semble guère à son aise. Et pour cause. Les PADHUE éclairent d’une lumière crue deux problèmes majeurs de notre système de santé. Crise de la démographie médicale, d’abord : si les médecins étrangers répondent imparfaitement aux besoins des déserts médicaux, ils font quand même tourner nombre de nos petits hôpitaux… Affaire de compétence ensuite, car qu’on le veuille ou non, la France est de plus en plus confrontée à l’hétérogénéité de son personnel médical. La recertification pourrait être demain la solution. Mais combien de temps cela prendra-t-il ?
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique