Les arrêts de travail « autoprescrits » en ligne sont-ils utilisés à bon escient par les assurés ? La réponse est oui, assure la CNAM qui a dévoilé un bilan à trois semaines, après les premiers chiffres dévoilés il y a une dizaine de jours. Depuis le 10 janvier, il est en effet possible d'obtenir en ligne un arrêt maladie dérogatoire « pour un isolement immédiat, sans délai de carence », sous réserve d'effectuer un test de dépistage PCR sous 48 heures.
Trois semaines après le lancement du téléservice declare.ameli.fr, 3 000 demandes ont été effectuées chaque jour en moyenne, soit exactement 65 689 arrêts depuis le démarrage du service. À titre de comparaison, le nombre moyen d’arrêts maladie indemnisés en 2019 – avant la crise sanitaire – se situait à 30 000 par jour, peut-on lire dans le bilan. La durée moyenne de ces arrêts autoprescrits est de 1,9 jour, une durée en cohérence avec les délais de rendu des résultats des tests RT-PCR (93 % en moins de 24 heures), souligne la CNAM.
Qui sont les personnes qui ont recours à ce téléservice ? 68 % des demandes proviennent de salariés du privé, 16 % émanent d’agents de la fonction publique et 6 % de professionnels de santé. Résultat important : environ 30 % des personnes qui ont fait cette demande en ligne ont eu un résultat de test positif au Covid-19. Pour la CNAM, ce résultat, très nettement supérieur au taux de positivité global en France (6,79 %), « témoigne de ce que ce téléservice est bien utilisé par des assurés dont l’état laisse présumer une contamination ».
100 contrôles quotidiens
Ce bilan éteindra-t-il les polémiques ? À son lancement, cette simplification des arrêts de travail en vue d'un isolement immédiat avait inquiété les généralistes et les entreprises. Pour répondre aux critiques, la CNAM souligne que le versement des indemnités journalières n'est assuré qu'en cas de « réalisation effective » d’un test.
Les caisses vérifient également les réitérations excessives de demandes émanant des mêmes assurés. Cent dossiers ont été contrôlés en moyenne chaque jour par le service médical. Résultat : moins de 2 % des assurés ne remplissaient pas les critères d’indemnisation, affirme la caisse.
Enfin, la CNAM rappelle que ce dispositif en ligne ne se substitue pas au suivi médical. Même si, dans ce cadre, le médecin traitant n’a plus à prescrire l’arrêt de travail nécessaire à l’isolement, « il demeure indispensable que les personnes symptomatiques consultent leur médecin pour bénéficier d’une prise en charge médicale ».
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