En 2005, les pouvoirs publics ont décidé de dérembourser progressivement les veinotoniques (un taux transitoire de 15 % leur a été appliqué entre février 2006 et décembre 2007 avant déremboursement total). Une récente étude de la DREES (ministère de la Santé) met en évidence pour cette période une baisse très sensible de la prescription et de la consommation de ces spécialités, indiquées dans le traitement de l’insuffisance veineuse chronique ou des hémorroïdes. Ces travaux, uniquement centrés sur l’impact du passage de leur taux de remboursement de 35 % à 15 %, montrent une baisse de 32,2 % du chiffre d’affaires des veinotoniques, passé de 330 millions d’euros en 2005 à 224 millions en 2006. En volume de ventes, la baisse est moindre (23 %), en raison de la baisse de 12 % du prix de vente, décidée par les pouvoirs publics parallèlement à la baisse du taux de remboursement.
Avant la baisse du taux de remboursement, indique l’étude, 86 % des veinotoniques prescrits l’étaient par les généralistes, les autres médecins n’en prescrivant que peu, et l’automédication ne représentant que 3 % des délivrances. « Aucune des caractéristiques des médecins (sexe et âge) n’exerce d’influence sur la décision d’arrêter la prise de veinotoniques après la réforme, poursuit l’étude. C’est donc vraisemblablement le patient, et non le médecin, qui prend la décision d’arrêter les veinotoniques après la réforme ».
Les plus de 75 ans et les femmes moins enclins à arrêter.
Parmi ces patients qui prennent la décision d’arrêter les veinotoniques, l’âge semble constituer un critère déterminant. Les patients âgés de plus de 75 ans sont en effet deux fois moins nombreux que ceux de moins de 50 ans à ne plus consommer de veinotoniques ; et un homme a 40 % de chances de plus qu’une femme d’arrêter la prise de ce type de médicament. Selon les auteurs de l’étude, cela tiendrait au fait que les femmes atteintes de troubles de la circulation veineuse sont davantage convaincues des bienfaits des veinotoniques que les hommes souffrant des mêmes symptômes.
Quant aux disparités régionales dans la décision d’arrêter le traitement, elles sont faibles même si l’étude met en évidence le fait que les patients du Nord et de l’Est de la France sont 10 % en moins à arrêter leur traitement. Pour la DREES, « cette hétérogénéité régionale est difficile à analyser, sauf à invoquer des traditions de consommation plus ancrées dans certaines régions ».
En revanche, chez les patients qui ont continué à consommer des veinotoniques, les quantités prescrites n’ont que faiblement diminué, de l’ordre de 5,7 %, et la durée moyenne de leur prescription n’a diminué que de 10 %. Pour ces patients, ce sont les les médecins hommes qui diminuent plus souvent les prescriptions que leurs consurs, et les jeunes médecins plus souvent que leurs confrères seniors.
Études de médecine générale
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