Démographie médicale en Île-de-France

À Chaville, un loyer modeste séduit quatre généralistes

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Publié le 20/09/2018
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Sans être une commune déficitaire en offre de soins, Chaville a perdu, en sept ans (entre 2009 à 2016), 42 % de ses effectifs en médecine générale. C'est la raison pour laquelle l'arrivée, ce jeudi, de quatre nouveaux généralistes dans le cabinet médical de groupe de la ville est un événement.

La densité médicale de Chaville (Hauts-de-Seine) est de 4,5 médecins pour 10 000 habitants (soit neuf médecins pour 20 000 habitants) contre 7,6 dans le département. La moitié des médecins en exercice ont plus de 60 ans

Pour favoriser l'installation des professionnels, souvent freinée par le prix élevé de l'immobilier, la mairie, l’URPS Île-de-France et l’agence régionale de santé (ARS) se sont retroussé les manches. Les médecins ont à leur disposition un cabinet médical au loyer mensuel modeste (390 euros par médecin). Dans le montage financier, la mairie prend en charge la moitié du montant du loyer et a obtenu de l'ARS une aide à l'investissement de 107 879 euros, prévue dans le protocole d'accord régional signé il y a un an entre la tutelle sanitaire et l'URPS médecins libéraux.

76 % du territoire fragile

Grâce à cette collaboration entre l'ARS et les libéraux franciliens, 47 projets de cabinets médicaux de groupe ont été financés en moins de 12 mois sur la région, pour un montant de 8,2 millions d’euros. 72 % des projets sont portés par des médecins libéraux et 16 % s'orientent vers un exercice en maison de santé pluriprofessionnelle.

« Il faudrait tripler les moyens annuels pour répondre à l’urgence des trois prochaines années », estime l'URPS. Le contexte démographique en Île-de-France est plutôt inquiétant. L'ARS considère que 76 % du territoire francilien est fragile en termes d'offre médicale. La région est exposée au départ d’un médecin sur deux dans les trois à cinq ans. « Nous payons bien évidemment les erreurs du passé avec un numerus clausus bien trop bas dans les années quatre-vingt-dix, qui a creusé les effectifs depuis l’an 2000. Mais surtout il y a un manque d’attractivité de la région qui cumule les difficultés à trouver des locaux aux normes et un foncier quatre à cinq fois plus cher que les autres régions », explique l'URPS.

Pour redynamiser l'activité libérale francilienne, le protocole d'accord régional met à la disposition des cabinets en difficulté un audit approfondi de fonctionnement de la structure (analyse financière, juridique et interpersonnelle). En un an, douze cabinets fragilisés ont été accompagnés. Pour faciliter la prise en charge des patients en situation complexe, le protocole a enfin permis de déployer deux plateformes territoriales d'appui : une dans les Yvelines et l'autre à Saint-Denis. 

 

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin: 9687