Que proposer concrètement face aux problèmes de désertification médicale ?
Trois propositions à explorer :
1) Première proposition : celle, pour les soignants et les soignés, de se regrouper au sein de SCIC (Sociétés coopératives d'intérêt collectif). Il s'agit de sociétés indépendantes (vivant des services qu'elles rendent, comme, actuellement, les cabinets médicaux isolés ou de groupe), mais qui peuvent être soutenues par l'ARS, par les collectivités locales, par des industriels locaux, par des associations de patients.…
Ces SCIC, indépendantes financièrement, fonctionnent comme des associations loi 1901 et chaque adhérent à droit à une voix lors des assemblées décisionnelles. Les adhérents peuvent élaborer des stratégies de soins, de prévention-santé et les mettre en place ensemble (ETP, repas-rencontre entre soignants, formations des soignants, vie associative…). La liberté du mode d'exercice est préservée puisque les adhérents peuvent exercer dans leur propre cabinet, isolément ou en groupe, sous le mode libéral ou sous le mode salarié, ou encore un mix des deux… Il s'agit de s'organiser pour une mise en œuvre territoriale de santé publique.
2) La deuxième proposition s'adresse à l'État, responsable d'une politique de santé permettant l'égalité d'accès aux soins : à l'instar de ce qui se fait pour l'Éducation nationale, doivent être mises en place des incitations et des obligations pour lutter contre les déserts médicaux.
On pourrait rendre obligatoires des stages chez le praticien effectués dans des structures territoriales de soins primaires. Et on pourrait faire en sorte que les 2 ou 3 premières années d'exercice de la médecine soient consacrées à venir en aide à des praticiens exerçant dans des zones désertifiées. Ces 2 ou 3 premières années, intégrées aux études de médecine, seraient considérées comme complément de formation, notamment à la relation médecin-malade (puisque, c'est bien connu, la médecine générale, c'est 80 % de relationnel ; en juin 2016, l'Académie de Médecine a conclu que la médecine de l'avenir passe par la médecine générale) et comme un service civique, rémunéré à sa juste valeur…
3) Enfin, troisième proposition : nous devons alimenter le débat par des propositions concrètes et montrer aux pouvoirs publics notre détermination à faire disparaître ces déserts médicaux. Recherchons le soutien de la population, des élus locaux, de la presse. Nous pouvons organiser des actions visibles et médiatisées (à définir ensemble), pour faire bouger les choses.
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