Une semaine après les résultats des élections professionnelles, MG France s'est réjoui, ce jeudi, du score obtenu par son organisation, dont le leadership a été renforcé chez les généralistes, malgré une très forte abstention.
Par rapport à 2015, le syndicat de généralistes affiche un résultat en progression de cinq points dans son collège : 36,58 % contre 31,29 %. Pour son président, le Dr Jacques Battistoni, l'ancrage régional ainsi que l'accompagnement continu des médecins pendant la crise explique son succès électoral. « À travers ce score, c’est la reconnaissance du travail de nos équipes », se félicite-t-il.
Une affaire de scission
Le scrutin 2021 a confirmé la montée en puissance des organisations monocatégorielles : MG France côté généralistes et l'union AvenirSpé-Le BLOC (39 %) chez les spécialistes. « On lance un appel vers les généralistes des autres syndicats. Peut-être que pour être bien défendu, il faut l'être par un syndicat qui vous reconnaît, qui est capable de porter vos revendications », avance-t-il. Et d'invoquer aussi l'histoire du syndicalisme médical… MG France a été créé à la suite d'une scission de la CSMF car « les généralistes s'y sentaient mal représentés. Ce qui s'est passé avec AvenirSpé/Le BLOC est du même ordre », tacle le Dr Battistoni.
MG France ne cache pas ses ambitions. Sur le plan régional d'abord, la plupart des assemblées qui constitueront les bureaux des URPS se réuniront au mois de mai ou début juin. Le syndicat veut « discuter » localement avec les autres forces pour intégrer des bureaux, voire obtenir des présidences d'URPS. Cette implantation renforcée doit permettre de peser dans les décisions au niveau régional pour la mise en place du service d'accès aux soins universel (SAS), le numérique en santé ou la vaccination anti-Covid. « Nous accompagnerons aussi l'exercice coordonné dans les territoires à travers le soutien à la mise en place des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ainsi que des équipes de soins primaires », indique le patron de MG France.
Trois chantiers
Au niveau national cette fois, MG France fait valoir que trois gros dossiers attendent les syndicats : l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) sur les CPTS, un deuxième sur les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et l'avenant 9 à la convention médicale (visites, soins non programmés, spécialités cliniques, numérique, etc.).
Si un accord est jugé possible « avant l'été » sur les CPTS, le syndicat estime que les propositions de la CNAM restent insuffisantes sur les maisons de santé comme sur l'avenant 9 (parfois présenté comme le « Ségur » de la médecine de ville). Sur ce dernier point, « il n'y aura pas de signature de MG France s'il n'y a pas de moyens significatifs mis sur la table pour financer les avancées souhaitées par les généralistes ».
Après l'hôpital, la ville ?
Ces revendications concernent prioritairement la rémunération des généralistes effecteurs dans le cadre du service d'accès aux soins (SAS), la téléconsultation par téléphone, la télé-expertise et les revalorisations tarifaires dont la visite à domicile. « Nous souhaitons obtenir des sommes suffisantes pour que le "Ségur ambulatoire" soit à un niveau comparable à l'effort fait pour l'hôpital », prévient le généraliste.
La CNAM avait proposé une enveloppe globale de 550 millions d'euros pour le déploiement du SAS, la revalorisation de quelques spécialités cliniques, des visites et le développement du numérique en santé.
Une nouvelle séquence
Pour MG France, une nouvelle séquence contractuelle s'ouvre déjà qui aboutira à la conclusion de la future convention médicale à l'horizon 2023… « Nous souhaitons ouvrir les négociations dès juin 2022, après l'élection présidentielle. Mais en réalité, la réflexion sur le contrat conventionnel qui lie médecins libéraux et Assurance-maladie doit commencer dès aujourd'hui. »
Malgré le morcellement syndical, le président de MG France n'est pas favorable à la négociation de deux conventions séparées qui ont pu exister dans le passé. « L'un des enjeux d'aujourd'hui est le travail en coopération, le parcours de soins, la possibilité d'avoir une consultation dans des délais compatibles avec l'état de santé du patient…. Je vois mal traiter ces sujets dans le cadre d'une convention monocatégorielle. »
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