Dans la région, les déclarations de Nicolas Sarkozy ne calment pas la grogne des médecins généralistes. Loin s’en faut ! L’annonce présidentielle suscite dans le meilleur des cas scepticisme et méfiance. Le plus souvent, la date du 1er janvier 2011 déclenche colère et amertume. « On nous a fait tellement de promesses jamais tenues, qu’on n’y croit plus, martèle le Dr Jean Pierre Peigné président de la CSMF de la région Centre. D’ici à janvier, ils vont nous trouver quelque chose pour nous dire que l’augmentation n’est plus possible et la repousser encore ». « Il aurait fallu un signe fort pour ramener la confiance et ce signe c’était l’augmentation au premier juillet », ajoute-t-il. Le Dr Pierre Renou applique le C à 23 euros depuis cette semaine. Très en colère, il ne mâche pas ses mots : « c’est révoltant, scandaleux, on se fout du monde ! ». Le Dr Laurent Davail, installé à Vernou-sur-Brenne, partage la même exaspération.
Tous expliquent que le C à 23 euros ne réglera pas le problème de la médecine générale. Ce tarif ne changera rien aux conditions d’exercice dégradées et au problème de la relève non assumée. Le Dr Marie-Françoise Huez, installée depuis 1975, pense à sa retraite qui approche. « C’est terrible. Qui va prendre en charge mes patients quand je vais arrêter mon activité ? Je ne trouve personne à qui céder ma clientèle. Ce n’est pas une question d’argent, c’est la continuité du suivi des patients qui est en jeu ». Le Dr Huez n’applique pas le C à 23 euros. Elle ne veut pas pénaliser ses patients. « Le vrai problème, c’est que nous ne sommes pas entendus sur tous les autres aspects de notre exercice ». Le Docteur Michaël Malhaire, installé à Tours, est plus pragmatique. « Le C à 23 euros c’est toujours ça de gagné, tant mieux ». Mais lui aussi est conscient que cela ne résout en rien le problème de la médecine générale et que les médecins ne sont pas écoutés.
Difficile de connaître le taux de suivi des consignes syndicales. Contactées, les 6 caisses primaires de la région Centre n’ont pas répondu.
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