« Le C à 23 au 1er janvier 2011, c’est trop tard ! Les "demain on rase gratis", ça suffit ! C’est tout de suite et pas dans huit mois ». En colère, le Dr Yves Dablemont ! Ce généraliste roubaisien, président d’honneur de la CSMF Nord-Pas-de-Calais en a entendu, des promesses, en quarante ans d’exercice. Aujourd’hui, il veut des actes. « Les promesses sont faites pour ceux qui les écoutent, résume le praticien. Moi je n’y crois plus. On nous a promis le C à 23 pour 2008 puis 2009, maintenant, 2011. Le gouvernement recule tout le temps ».
Même s’ils se montrent moins virulents, nombre de confrères partagent le sentiment du Dr Dablemont. Ils appliquent depuis plus d’une semaine le mot d’ordre de leur syndicat : C à 23 euros. Et entendent continuer. « J’ai posé l’affichette dans ma salle d’attente et je demande aux patients leur accord. Cela se passe très bien. Ils sont au courant depuis longtemps et trouvent cela normal. Cela fait deux ans que ce tarif est acquis. Nous demandons que cet engagement soit respecté », explique le Dr Denis Thuin, généraliste à Maubeuge. « Nous y allons avec tact et mesure, précise le Dr Sébastien Thomas, jeune généraliste installé dans un quartier défavorisé de Tourcoing. La plupart du temps, nos patients sont solidaires. Ils nous en parlent d’eux-mêmes. Cela leur paraît logique de payer 23 euros pour une consultation de médecin. Ils sont même étonnés que ce ne soit pas effectif depuis le temps qu’on en parle. »
Pour l’heure, difficile d’évaluer le nombre de praticiens appliquant d’autorité le nouveau tarif. Les cabinets médicaux tournent au ralenti en cette période de vacances. Et cette semaine, beaucoup de médecins étaient encore bloqués dans les aéroports pour cause d’éruption volcanique ! Mais d’après les sondages effectués par les praticiens auprès de leurs confrères, le mot d’ordre semble bien suivi. Et le nouveau C fait tâche d’huile. « Nous avons prévenu nos adhérents une semaine avant le mouvement. Les non-syndiqués, en revanche, n’ont été prévenus par courrier qu’en début de semaine dernière. Il faut donc le temps que tout le monde prenne connaissance du dispositif », assure Jean-Joël Caulier, secrétaire général de la CSMF 59-62, qui espère rallier une majorité de praticiens au mouvement.
Les caisses primaires d’assurance-maladie du secteur, elles, adoptent le silence radio . Aucune n’a souhaité s’exprimer sur le sujet… Préférant renvoyer les journalistes vers les instances nationales. Depuis huit jours, elles reçoivent les feuilles télétransmises avec le C à 23, mais n’ont pas encore pris de position officielle.
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