Des assistants financés pour les centres de santé ? Des syndicats de médecins libéraux voient rouge

Par
Publié le 06/02/2020
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : Phanie

Les assistants médicaux commencent à peine à être recrutés dans les cabinets libéraux que bientôt, les centres de santé pourront eux aussi bénéficier du financement conventionnel à l'embauche de ces auxiliaires. Un accord a été signé mardi 4 février en ce sens. Et cela n'a pas manqué d'agacer aussitôt plusieurs syndicats de médecins libéraux qui y voient un soutien déloyal à la médecine salariée.

Le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui a paraphé l'avenant de juin 2019 sur les assistants, accuse ainsi la CNAM de jouer « contre » l'exercice libéral. « En étendant aux centres de santé les dispositifs destinés à soutenir la médecine libérale, l’assurance-maladie mène un double jeu au détriment de l’exercice libéral. En effet, dès lors que la médecine salariée des centres de santé, bénéficie des mêmes appuis, quels avantages restera-t-il au secteur libéral ? », s'interroge le syndicat du Dr Philippe Vermesch.

Pire, le SML juge que ce sont là « les conditions d’un siphonnage du libéral vers le salariat des centres de santé ». « Totalement opposé » à cette évolution, le SML dénonce « la sourde hypocrisie de l’assurance-maladie qui privilégie les structures plus coûteuses et moins souples, au détriment de la médecine libérale plus compétitive et plus agile ».

« Subvention sur subvention »

Un argument également repris par le président de l'UFML-Syndicat, le Dr Jérôme Marty, qui soulève la question de la médecine salariée subventionnée et de sa productivité en comparaison avec le secteur libéral. 

« On rappelle que les assistants médicaux étaient pour les exercices en tension. Là, c’est l’inverse », s'agace le généraliste de Fronton. « Ce n’est même plus du mépris pour ce que nous sommes, mais des attaques caractérisées avec une volonté évidente de nuire », conclut-il.

Plus de 300 contrats

Si l'avenant n°7 portant sur les assistants médicaux ne concernait que les praticiens libéraux, les centres de santé étaient mentionnés dans le critère d'éligibilité lié à l'exercice coordonné. « L'engagement du médecin dans une démarche d'exercice coordonné constitue une condition d'éligibilité à l'aide conventionnelle, précise l'avenant. Ce mode d'exercice peut prendre diverses formes : maisons de santé pluri-professionnelles, centres de santé, équipes de soins primaires (...). »

Depuis la mise en place du dispositif, 302 contrats de recrutement ont été signés et 314 sont en cours, précisait récemment le directeur général de l'assurance-maladie Nicolas Revel. 90 % des contrats concernent des médecins généralistes et 70 % des médecins installés en zone sous-dense.


Source : lequotidiendumedecin.fr