Ils aiment bien la musicienne, mais pas forcément la totalité de son répertoire… Les médecins de ville sont décidément surprenants. Notre enquête Stéthos les montre d'abord très attachés à leur ministre de la Santé qui, dix-huit mois après sa nomination, ne connaît pas l'usure du pouvoir. À l’instar d'un Xavier Bertrand qui a bénéficié sur la durée d'une forte cote auprès des libéraux de santé, Agnès Buzyn surfe encore sur les sommets. Elle doit probablement cette bonne perception à la mise en sourdine des croisades de Marisol Touraine contre les dépassements ou pour le tiers payant, et à la fin des atermoiements sur l'obligation de vaccination. Au-delà, elle sait se montrer à l'écoute des acteurs de santé. Alors, ceci expliquant cela, le charme agit encore auprès d'eux.
Et pourtant, les récents virages que le gouvernement a fait prendre au système de santé ne conviennent pas à tout le monde. Chez les médecins, l'opposition n'est sans doute pas massive. Rien de comparable avec les levées de boucliers qui ont accueilli par le passé le plan Juppé, la réforme Bachelot (HPST) ou la loi Touraine. Pour autant, notre sondage montre que l'aggiornamento programmé de l'exercice médical (regroupement et interdisciplinarité à vitesse grand V) passe mal auprès de la majorité des praticiens et notamment des plus âgés. Faut-il attribuer ces réticences au conservatisme foncier parfois reproché aux médecins ? Ou simplement à un besoin d'explication, les uns saisissant mal ce que les assistants médicaux pourraient leur apporter au quotidien, les autres s'inquiétant pour le devenir de ceux qui voudraient continuer vaille que vaille à exercer en solo ? Cette méfiance diffuse montre en tout cas que la ministre a encore beaucoup à faire pour se faire comprendre par ses pairs. Et par chance, entre elle et eux, le courant passe encore…
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