En 2014, les libéraux font sauter la banque

Publié le 02/05/2014
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Les budgets prévisionnels seront vraisemblablement insuffisants en 2014 pour financer le DPC des libéraux de santé. Des mesures rectificatives sont attendues à la mi-juin pour faire face à l’afflux des inscriptions.

Le conseil de surveillance de l’OGDPC vient de tirer la sonnette d’alarme. « L’ensemble des professionnels de santé ne pourra répondre à l’obligation d’effectuer annuellement leur DPC pour des raisons purement budgétaires », tonne l’instance. « D’ici la fin du 3e semestre, du fait de la montée en charge des inscriptions de DPC qui sont au-delà des objectifs, on aura dépassé le budget prévisionnel (166 millions d’euros) pour toutes les professions libérales », met en garde son président, le Dr Gérald Galliot.

L’OGDPC confirme au « Quotidien » le diagnostic. Les inscriptions au DPC se sont accélérées ces dernières semaines. Début avril, l’OGDPC recensait 65 000 inscriptions de 52 000 professionnels libéraux différents – médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, pédicures podologues, pharmaciens et sages-femmes.

« Si les nouvelles inscriptions à des actions de DPC se poursuivent au rythme actuel, il manquera environ 15 millions d’euros au budget d’ici à la fin de l’année », déclare Monique Weber, directrice de l’OGDPC.

Un conseil de gestion extraordinaire doit se réunir à la mi-juin pour trouver une sortie de crise. « Toutes les pistes de réflexion sont à l’étude pour 2014 et au-delà pour assurer la soutenabilité financière du dispositif », confie Monique Weber. Le Dr Jean-Luc Bensoussan, président de MG Form, ne veut pas céder à l’alarmisme. « L’insuffisance de financement est virtuelle, clame-t-il. Il n’est pas sûr que toutes les formations programmées aient lieu ni que tous les médecins s’y rendent. »

Les syndicats de médecins libéraux s’opposent à une baisse des forfaits. La CSMF demande au gouvernement de débloquer des financements pour permettre à tous les médecins libéraux de répondre à leur obligation. « Il n’est pas question de porter atteinte à la qualité des formations en les bradant ou en les écourtant », déclare son président le Dr Jean-Paul Ortiz.

Ch. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9323