PARTANT du constat qu’un renforcement des systèmes de surveillance des maladies en France passe par une plus grande implication des médecins généralistes, une enquête a été conduite entre le 17 et 19 novembre 2008 dans quatre régions (Auvergne, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône Alpes) afin d’identifier les déterminants de leur participation et de leur non-participation aux différents réseaux existant (voir encadré). L’étude Merveille, l’une des rares sur le sujet, a ainsi interrogé 306 médecins : 156 participants actifs et 156 non-participants. Ses résultats ne peuvent certes pas être extrapolés à l’ensemble des MG de France métropolitaine mais la population étudiée représente tout de même plus d’un quart des médecins généralistes.
Comparés aux non-participants, les MG participants à la veille sanitaire étaient plus souvent impliqués dans des activités de recherche et d’enseignement (43 % contre 15,8 %) et dans des mouvements associatifs, politiques ou syndicaux (48,2 % contre 27,6 %). Ils étaient également plus nombreux à disposer d’un équipement informatique (98,5 % contre 87,3 %) et à consulter leur courriel (83,4 % contre 54,4 %). En plus de ces différents facteurs, la participation à un réseau de veille s’explique par la formation en santé publique et la considération de la santé publique en tant que mission de la médecine générale.
Temps surestimé.
Quatre principales motivations sont citées par ces médecins participants : l’échange d’information au travers du réseau, le fait que la surveillance sanitaire puisse être une mission de la médecine générale, l’amélioration des pratiques professionnelles médicales grâce au réseau et la valorisation de la médecine générale. Selon eux, le temps nécessaire représente un des freins à la participation à un réseau. Ils proposent plusieurs améliorations afin de favoriser la participation de leurs confrères : une rémunération (47 %), une meilleure sensibilisation et information (30 %), l’amélioration des échanges entre les médecins et la coordination du réseau (16 %).
Les non-participants, eux, citent trois freins : le manque de temps (80 %), le manque de sollicitation (70 %) et la méconnaissance des réseaux (66 %). Seulement 22,7 % citent l’absence de rémunération comme un frein. Les auteurs notent toutefois qu’un médecin sur 5 n’a pas souhaité se prononcer sur le sujet. Les conditions qui, selon les non-participants, permettraient d’améliorer leur adhésion : un temps de participation moindre (44 %), une rémunération (24 %), une meilleure connaissance des réseaux (20 %).
L’étude a permis de montrer que les médecins surestimaient le temps nécessaire aux activités du réseau : ils l’évaluent à 91 minutes hebdomadaires alors que les MG participants à la veille sanitaire l’estiment à 37 minutes en moyenne. Une information plus large des généralistes semble nécessaire, en particulier sur le temps à consacrer au réseau, ce d’autant « qu’un MG non participant sur 3 se dit prêt à s’engager dans un réseau sous réserve que cela ne lui demande pas plus de 30 minutes hebdomadaires », soulignent les auteurs.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique