LE CONGRÈS ANNUEL du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), avait beau se dérouler à Bordeaux, place de la Victoire. Pour les défenseurs de la spécialité, le combat continue. « Nous avons tous encore beaucoup de travail, médecins généralistes, maîtres de stage, responsables des facultés et même ministres pour permettre aux internes et aux enseignants d’assumer leurs missions », explique le
Dr Vincent Renard, président du CNGE.
La filière universitaire de la discipline a fait du chemin depuis la création du diplôme d’études spécialisées (DES) en 2004. La secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, qui ouvrait le congrès s’est félicitée de la
« valorisation de la discipline » qui compte dorénavant 270 enseignants dont 31 titulaires et 80 chefs de clinique. « Le nombre de maîtres de stage a augmenté mais de façon insuffisante pour atteindre l’objectif fixé de 7 000 », a toutefois déploré Nora Berra. Les maîtres de stage sont aujourd’hui 5 000 et ils doivent assurer la formation d’un nombre de plus en plus important d’étudiants de deuxième cycle et des 10 000 internes.
La première maître de conférences titulaire.
Beaucoup reste à faire, à écouter les interventions. « La médecine générale deviendra une discipline universitaire à part entière lorsque les soins primaires seront enseignés dès le premier cycle, relève le
Pr Bernard Gay, ancien président du CNGE et responsable du comité scientifique du congrès. Il faut que les internes passent plus d’un semestre sur 6 en stage dans un cabinet de ville. De même, le stage en autonomie supervisée (SASPAS) doit être généralisé à l’ensemble des internes ».
Dans l’assemblée, beaucoup d’internes et de chefs de clinique côtoient les têtes grises. « Les jeunes sont de plus en plus intéressés par l’enseignement et la recherche, explique le Dr Sébastien Leruste, président du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG). Depuis quelques années, nous proposons à des internes de présenter leur travail de thèse pendant notre congrès. Cela leur permet de mettre un pied dans la recherche ». Quelque 35 internes de Bordeaux ont ainsi pris part à la modération de présentations en binôme avec un senior. Agnès Peltier, interne à Lille et membre de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), confirme l’intérêt de la jeune génération pour l’enseignement : « Les internes sont très attachés au compagnonnage et au travail en équipe. Beaucoup veulent devenir maîtres de stage ». Dernière illustration des ambitions de la relève : une chef de clinique de médecine générale vient d’être nommée maître de conférences des universités (MCU) à Paris VI. Il s’agit de la première MCU titulaire de la discipline. « Cela ouvre des perspectives pour les chefs de clinique et l’ensemble de la filière de médecine générale », conclut le Dr Leruste.
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