Hôpital en crise. Scène étonnante en cette mi-novembre devant l’hôpital de Mayotte : des dizaines de policiers postés devant les urgences afin de laisser passer les malades et les personnels suite au blocage des agents hospitaliers grévistes. Finalement, le mouvement particulièrement musclé pendant neuf jours, s’est soldé par un énième protocole. Avec, notamment, une prime exceptionnelle de suractivité pour les agents et le lancement de rencontres autour des autres revendications (comme la sortie souhaitée par l’intersyndicale du CHM du Groupement hospitalier de territoire avec le CH de La Réunion).
Une mission de l’IGAS. Au même moment, à Paris, la ministre de la santé, Agnès Buzin, annonçait un investissement de 172 millions d’euros pour le CHM (pour, entre autres, 150 lits supplémentaires et la construction de 10 blocs opératoires). De même, l’organisation d’une nouvelle mission de l’IGAS pour évaluer les urgences sanitaires de l’île a été calée en janvier 2018. Qu’en sortira-t-il alors que les voyants sont toujours au rouge ?
Des praticiens démotivés. Mayotte reste le plus grand désert médical de France avec trois fois moins de médecins par habitant que la métropole, quatre fois moins de spécialités médicales et chirurgicales, une activité des structures en hausse de +25 % en trois ans, un turn-over des praticiens qui ont du mal à s’installer durablement sur un territoire où la pression professionnelle et le climat d’insécurité peuvent avoir raison des plus motivés. Pourtant, les besoins sont énormes avec une population qui, du fait de l’immigration clandestine, augmente considérablement de +2,7 % par an.
Une grande précarité. À Mayotte, 84 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L’accès à l’eau potable et l’assainissement n’est pas généralisé donc développe une mauvaise hygiène et, dans un climat tropical, une propagation rapide des épidémies. Diabète et hypertension concentrent la grande partie des prises en charges sur le territoire. Autres préoccupations : l’obésité qui touche 32 % des femmes et la malnutrition aiguë, 7 % des enfants.
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