Le bonheur est dans le pré : grâce à sa banderole géante, Avanton a trouvé ses deux généralistes trentenaires

À l'heure où tant de communes rurales souffrent de pénurie médicale, c'est grâce à son initiative originale – de grandes banderoles installées aux entrées de cette localité – que le bourg d'Avanton, aux portes de Poitiers (Vienne), s’est enfin doté de deux médecins généralistes qui complètent depuis aujourd'hui un pôle santé en place. « Nous avons joué la simplicité d’idée en comptant sur les réactions médiatiques », se réjouit Anita Poupeau, maire sans étiquette de cette commune de 2 115 âmes. En présentant de larges banderoles « Recherche médecin, téléphoner à la Mairie », l'édile avait créé le buzz sur les réseaux sociaux et même provoqué les visites de journalistes intéressés par la démarche – dont ceux de TF1…

L'initiative a payé. Deux généralistes trentenaires devaient donc s'installer ce lundi 24 septembre dans le cabinet médical de la maison de santé. Active, la commune a investi 430 000 euros dans cette MSP qui abrite déjà depuis 2016 deux infirmiers, un réflexologue et un ostéopathe. Mais ce renfort médical est une aubaine alors qu’Avanton n’avait jamais eu un seul praticien malgré une population qui a doublé en moins de 30 ans !

« Nous avons aménagé leur cabinet dans la maison de santé et passé un accord avec eux, stipulant ce que nous attendons de leur part, explique l’élue. Nos concitoyens étaient en attente de ce projet, le potentiel de patientèle dépasse le seul territoire communal, d’autres villes limitrophes étant en voie de désertification. Nous sommes dans une dynamique de développement, avec 150 naissances en 4 ans, une moyenne d’âge jeune et une position géographique attractive… »

Des remplacements avec le grand saut

Côté logement, les deux généralistes n'ont pas de difficulté puisqu'ils résident dans les environs depuis la sortie de leur faculté poitevine. Ce sera leur premier poste après divers remplacements dans les environs. Ils travailleront en binôme, dans le local aménagé pour leurs soins et bénéficieront d'un loyer modeste (650 euros).

Pour Maxime Berthonneau, 32 ans, et Sébastien de Lestapis, 31 ans, tous les éléments sont désormais en place pour relever le défi, même s'il faudra quelques mois pour fidéliser la clientèle fidèle. Ils se relaieront afin d’assurer consultations et gardes. 

Avanton espère se doter un jour d’une pharmacie, dernière étape de sa stratégie de reconquête médicale. Mais la proximité d’autres officines freine le projet. La montée en puissance des prescriptions pourrait être décisive.