L'Association des petites villes de France (APVF) a présenté ce mardi matin un manifeste à l'intention des candidats à l'élection présidentielle, « à l'heure où les métropoles ont capté l'essentiel de la richesse économique et des créations d'emplois ».
Baptisé « Il est venu le temps des collectivités à taille humaine », ce manifeste évoque largement les problématiques de l'offre de soins, qui sont placées en 4e et 5e positions des 17 propositions phares. « Nous avons vu une vraie désertification médicale s'installer, et des hôpitaux et petites structures de proximité fermer, il est temps de mettre en place des mesures spécifiques », affirme Pierre Jarlier, sénateur-maire de Saint-Flour (Cantal) et vice-président de l'APVF.
Les maires des petites villes manient à la fois la carotte et le bâton. Ils sont toujours favorables à des mesures de régulation, « qui limiteraient l'accès au conventionnement dans les zones surdotées au départ d'un praticien ». Mais dans le même temps, ils suggèrent d'encourager les incitations à l'installation ou pour faciliter l'exercice des praticiens.
Ils proposent ainsi la création d'un organe tripartite (assurance-maladie, agence régionale de santé et médecins), pour le cumul emploi retraite dans les territoires les plus en difficultés. Il permettrait de « faciliter les démarches et de renforcer les avantages des médecins qui y exercent ».
Abandon de la T2A dans les hôpitaux isolés
L'APVF souhaiterait également mettre l'accent sur la télémédecine, « qui doit forcément s'accompagner de moyens de financement adéquats et d'une couverture numérique très haut débit », ajoute Pierre Jarlier.
Surtout, l'association propose de créer des « territoires prioritaires de santé », sur le même modèle que les quartiers prioritaires de la politique de ville, dans les zones où l'offre de soins est la plus pauvre. « Ces territoires concentreraient des dispositifs déjà existants, comme le financement supplémentaire des structures d'exercice en commun ou les expérimentations telles que la vaccination par les pharmaciens, l'accueil de médecins stagiaires dans les cabinets… », précise le document de l'APVF.
Enfin, les édiles veulent que l'abandon progressif de la tarification à l'activité (T2A) se poursuive dans les petits hôpitaux ou les établissements isolés qui possèdent un plateau technique, et qui assurent « une mission d'intérêt général ».
Ces mesures, assurent-ils, ne pourront cependant se faire qu'avec une réhabilitation des centres bourgs accompagnée de mesures spécifiques en matière fiscale, notamment à l'égard des commerçants.
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