La médecine de ville est-elle l’avenir de l’hôpital ? En fixant à 70 % la part de chirurgie ambulatoire à l’horizon 2022, la ministre de la Santé a en tout cas placé la barre très haut. Le pari suppose, non seulement une vraie révolution tarifaire et technologique pour les équipes hospitalières, mais aussi un bouleversement conceptuel dans leurs rapports avec les professionnels libéraux. Défi pas gagné d’avance, quand on sait qu’à ce jour, seule une minorité d’hôpitaux ont déployé des protocoles en concertation avec les médecins traitants… Comme si ces derniers étaient naturellement disposés à assurer l’aval.
L’hôpital et la ville se sont longtemps ignorés. Ils sont désormais condamnés à soigner de concert. La question du désengorgement des urgences en est une autre illustration. 15 ans après l’obtention du volontariat de la garde, Agnès Buzyn semble décider à secouer le cocotier de la permanence de soins en ville. Le risque est maximal à rouvrir cette boîte de Pandore. La ministre le sait pertinemment. Mais la pression des décideurs et des élus est forte. En fin de semaine dernière, le patron de la Fédération Hospitalière de France n’est-il pas allé jusqu’à Matignon pour réclamer du Premier ministre une réouverture des négociations avec les libéraux, histoire de remobiliser leur base sur la PDS. Facile à dire, beaucoup plus difficile à mettre en place en plein creux de la démographie médicale…
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