Plébiscité au box office, apprécié par de nombreux médecins, encensé par Marisol Touraine, « Médecin de campagne », le film de Thomas Lilti, a fait tiquer deux internes en médecine, Marguerite et Maud.
Dans un billet publié sur « Mediapart », elles ne se reconnaissent pas dans l’image du médecin incarné à l’écran par François Cluzet, un généraliste à l’ancienne, entièrement dévoué à sa patientèle.
C’« est un très bel hommage à ce que d’autres ont été avant nous, que nous avons admirés avec vous, mais pas enviés, écrivent les deux internes. Ce type de médecin n’est plus l’idéal pour la jeune génération, qui invente d’autres moyens pour exercer une médecine humaine en conservant un équilibre de vie. »
« Paternalisme archaïque »
La relation entre le Dr Werner (François Cluzet) et ses patients n’est pas de leur goût. Elle lui reproche un « paternalisme archaïque », qui « ne rend pas justice à la profession » et qui « infantilise le patient, le place en situation d’impuissance face aux médecins. »
Les deux futurs médecins regrettent également quelques manquements au secret médical, plusieurs incohérences, comme ce remplaçant qui vient de finir son internat et qui ne connaît rien de la médecine libérale...
Pourquoi dénoncer ces arrangements avec la réalité dans un film qui n’est pas un documentaire ? « Trop de choses sont exactes pour que le film se réclame de la fiction pure, et se dédouane de ses devoirs envers la réalité du monde qu'il dépeint », répond Maud dans les commentaires de son billet. « Ce film trahit la jeune génération de médecins, qui ne ressemblent ni à Werner, ni à Delezia », écrit-elle sans concession.
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