« EN BRETAGNE, nous sommes capables d’être fédérateurs et de suivre notre chemin quelles que soient les consignes syndicales nationales… », lance le Dr Benoît Féger, président de l’URML. L’intersyndicale en action depuis mars dernier, qui rassemble la FMF et Espace Généraliste (regroupée au sein de l’association « Fédération des médecins de Bretagne »), MG-France et la CSMF, trouverait donc son origine dans cet état d’esprit… Une architecture inédite dans le paysage syndical national qui, exception culturelle ou pas, donne une coloration particulière aux prochaines élections localement.
Relevé par l’ensemble des responsables interrogés, l’enjeu sous-jacent de cette intersyndicale est bien de montrer à la grande majorité des médecins qu’en Bretagne, tous les syndicats – hormis le SML – sont capables de dépasser « les querelles syndicales », selon le Dr Élisabeth Hingant, responsable de MG-Bretagne. Pour le président de l’URML, « l’intersyndicale est même le prolongement de la mandature, voire son aboutissement. Il n’y a pas eu de blocages syndicaux sur des projets ou des personnes. La politique menée par l’URML a ainsi été largement soutenue par une très large majorité ».
La recomposition syndicale qui a eu lieu après les élections de 2006 a bien entendu favorisé ce « travail collectif » défendu et promu par les responsables syndicaux. L’arrivée de la FMF, qui a fait jeu égal avec la CSMF, pourtant jusque-là largement majoritaire, et celle d’Espace Généraliste, qui a pris beaucoup à MG-France, ont neutralisé les « traditionnels » et ont obligé à une nouvelle gouvernance. L’implication de la CSMF locale, loin d’être soutenue par l’état-major national, a été facilitée par le fait qu’elle n’avait pas voté la convention. Le Dr Éric Henry, responsable du SML, a bien sûr beau jeu de fustiger ce qu’il appelle une « réunion de perdants » et ne croit pas à l’avenir d’une union seulement « électoraliste ».
Pour Pascal Lamy, vice-président de la Fédération des médecins de Bretagne, « ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous sépare ». « Nous sommes d’accord sur l’essentiel des projets pragmatiques régionaux », confirme le Dr Hervé Le Néel, tête de liste CSMF dans le collège des généralistes. Alors, pourquoi ne pas avoir établi des listes uniques ? « On était à deux doigts », explique le Dr Féger (FMF). « Nous n’avons pas réussi, les uns et les autres, à convaincre nos nationaux », précise le Dr Nikan Mokhtadi (FMF). « Il faut peser au niveau national car les décisions se prennent à Paris », estime quant à elle le Dr Hingant. Pour le Dr Le Néel, il est trop tôt. « Certains ont repris le texte rédigé par l’intersyndicale dans leur profession de foi, souligne-t-il. La CSMF l’a repris pour dire son engagement sur un programme de gouvernance de la future URPS. Car l’enjeu, c’est d’avoir cette union professionnelle face à l’ARS. »
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