AVEC UN TOTAL de dix listes présentées par six syndicats, les élections à l’URPS d’Alsace promettent d’être disputées… même si tous les candidats s’accordent globalement sur les grandes priorités à venir de l’union, et en premier lieu le « partenariat » avec l’agence régionale de santé.
En 2006, la CSMF avait décroché 20 des 40 sièges de l’URML mais obtenu ensuite la totalité de sièges du bureau, une stratégie qui, à l’époque, fit grincer quelques dents. Aujourd’hui au contraire, le Dr Pascal Charles, pneumologue CSMF, président sortant de l’union et à nouveau candidat, passe aux yeux de ses adversaires pour un homme consensuel, qui a su travailler avec tout le monde. « Nous avons développé nos travaux d’expertises, notamment sur la démographie, et forgé les outils qui nous permettent de discuter efficacement avec l’ARS, explique-t-il, en souhaitant que ces travaux contribuent à préparer l’exercice médical de demain, y compris en matière de nouvelles missions et de rémunérations. » Pour le Dr Marcel Ruetsch, président sortant du collège des généralistes – qu’il préside depuis la création de l’union en 1994 – et tête de liste Union Généraliste/FMF, l’URML a, entre autres, mis en place des instruments efficaces pour les échanges et la communication entre les médecins et tous leurs partenaires. « Il faut continuer ainsi car le but des élections, ce n’est pas de dire qu’on est pour ou contre la loi HPST, mais de défendre tous ensemble la médecine libérale tout en la développant. » Le Dr Alexandre Feltz, qui conduit la liste MG aux élections, n’en estime pas moins, lui, que son syndicat est « le seul à défendre la médecine générale » et rappelle aux médecins que, derrière l’union, c’est aussi la convention qui se profile. Le Dr Thierry Ressel, psychiatre tête de liste des spécialistes SML, insiste lui sur le caractère pluricatégoriel de son mouvement, « à l’inverse des autres centrales », en plaidant pour l’unité et la cohésion. Il rappelle aux médecins, là aussi, l’énorme enjeu de la représentation de la profession face à l’ARS. Enfin, nouvel arrivé dans l’arène politique médicale, le Dr Bertrand Claudon conduira la liste des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens du BLOC : « Nous sommes là parce que les grands syndicats n’ont pas su porter la voix de nos spécialités, notamment sur des sujets comme les assurances et l’offre de soins », rappelle-t-il. Il aura toutefois, en face de lui, trois listes « AOC » déposées par la CSMF, la FMF et le SML.
Tous fortement motivés, mais désireux aussi de conserver ou de trouver des postes clés à l’URPS, les candidats savent néanmoins qu’ils ont peu de temps pour séduire les médecins : certaines listes privilégient le « bouche à oreille » ou les « cartes postales aux confrères », tandis que d’autres utilisent leurs canaux traditionnels – réunions, lettres d’information et bulletins –, l’objectif étant avant tout de « lutter contre l’abstention » : tous les candidats s’accordent pour dire que l’union (URML ou URPS) reste trop mal connue, en dépit de l’importance croissante de son travail pour la profession médicale.
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