MOBILISÉS depuis plusieurs semaines, MG-France, Union Généraliste (UG), l’Union collégiale (UC), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) et le Syndicat de la médecine générale (SMG) appellent leurs confrères à fermer leur cabinet le vendredi 18 juin. Les cinq syndicats encouragent l’ensemble des omnipraticiens à profiter de cette journée pour rencontrer et informer les élus locaux et manifester devant les caisses primaires d’assurance-maladie. Après les annonces du président de la République d’augmenter le C à 23 euros au 1er janvier 2011 et d’ouvrir à cette même date la cotation en CS pour tous les spécialistes de médecine générale, l’Intersyndicale attend des actes. « Les médecins généralistes continuent de déplaquer et sont excédés par le harcèlement administratif permanent dont ils sont victimes », souligne le Dr Claude Leicher, président de MG-France, qui s’inquiète par ailleurs de la mise en péril du régime de retraite ASV (allocation supplémentaire vieillesse) des médecins libéraux. Prenant des accents gaulliens, Claude Leicher indique que la mobilisation du 18 juin est un appel à la résistance des généralistes avant de préciser, en guise de clin d’œil, que la défaite de Waterloo s’est également déroulée un 18 juin. « Est-on dans l’espoir d’un système meilleur ou vers la fin de l’accès aux soins ? », demande-t-il.
Stratégies.
La situation démographique inquiète les leaders syndicaux. Le Dr Jean-Paul Hamon, coprésident d’Union Généraliste, note que « 8 médecins généralistes dévissent leur plaque chaque jour ». « Il faut secouer les médecins et les patients sur la disparition de la médecine générale », affirme-t-il. D’autant qu’après la première journée de contestation, le 11 mars qui avait connu un certain succès avec la fermeture d’un cabinet sur cinq, la mobilisation semble s’essouffler. Le Dr Claude Bronner, coprésident d’UG, reconnaît que le débat s’est ouvert sur les modalités de la journée d’action du 18 juin. Partisan d’une stratégie plus offensive, il brandit la menace du « stylo lourd » qui aurait des répercussions toutes autres sur les comptes de l’assurance-maladie que la fermeture des cabinets. Le SNJMG va pour sa part déposer un préavis de grève « pour permettre aux internes qui le souhaitent de prendre leur journée et de rejoindre le mouvement », explique son président, le Dr Alexandre Husson. Le Dr Daniel Scimeca, secrétaire général d’UC, souligne l’importance d’une action collective des syndicats tandis que le Dr Didier Ménard, du SMG, appelle à réfléchir à l’élaboration d’un nouveau modèle pour la médecine générale dans un système de protection sociale solidaire.
Les précédentes journées de fermeture du cabinet ont été bien suivies en Rhône-Alpes, en Basse-Normandie, dans certains départements d’Ile-de-France et en Bretagne (voir ci-dessous). L’avenir du mouvement des généralistes en colère dépendra de la mobilisation des médecins le 18 juin. Alors, résistance ou Waterloo ?
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