LE FUTUR DÉCRET fixant les compétences du médecin coordonnateur inquiète les généralistes réunis dans le cadre du 9e congrès national des professionnels de la gériatrie. Accès aux soins, formation, contrats d’exercice, réglementation et coordination des soins : autant de sujets sur lesquels le Syndicat national des médecins généralistes et gériatres intervenant en EHPAD (SNGIE) dresse une liste de propositions pour garantir la continuité de la qualité des soins dans ces établissements, manifestement menacée à leurs yeux. « Les EHPAD ne sont pas des objets non identifiés mais par facilité, le ministère s’appuie de nouveau sur le budget global, un outil à disposition pour contrôler le système qui a apporté la preuve de sa parfaite inefficacité », dénoncent les représentants du SNGIE refusant l’idée « d’EHPAD : hôpital low cost qui ferait renaître les bons vieux hospices ».
Les représentants du SNGIE écartés de la gouvernance nationale de l’outil PATHOS (système d’information sur les niveaux de soins nécessaires pour assurer les traitements des états pathologiques des personnes âgées) refusent que les directeurs d’établissements interviennent dans le pilotage des commissions départementales de coordination médicale. « Tout est fait pour chasser les libéraux des EHPAD » déplore Renaud Marin la Meslée. Cet administrateur du SNGIE affirme également que « le salariat des médecins ne réglera pas le problème de la permanence des soins ».
Médecin coordonnateur et médecin traitant restent deux casquettes différentes. Le SNGIE réclame que ces activités fassent l’objet de contrats de travail distincts. Ce syndicat estime que « l ’on cherche à compliquer les choses en assimilant les fonctions ». Aux yeux du SNGIE, d’autres difficultés surviennent. L’accès aux soins des personnes âgées serait freiné par la signature d’une convention avec la Sécurité sociale
« supprimant la dispense d’avance de frais consentie par les médecins dans les EHPAD » dans certaines situations . Le SNGIE réclame le rétablissement de cette dispense d’avance des frais. Motif : « C’est ce que l’on appelait communément le tiers payant social qui permettait aux médecins d’être rémunérés directement par la caisse sans que le patient avance les frais de consultation et attende longtemps le remboursement. »
Le SNGIE y voit une régression risquant de ressusciter les hospices, que la loi de 1975 a mis 30 ans à faire disparaître. En ne facilitant pas l’exercice des médecins libéraux dans ces EHPAD, les pouvoirs publics pénalisent le recrutement du tiers de praticiens qui fait encore défaut sur les 6 000 médecins coordonnateurs.
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