LE GROS DE L’ORAGE est terminé, il faut enclencher une nouvelle étape. Tel est le discours qui domine aujourd’hui parmi les syndicats signataires de l’avenant 8 (CSMF, SML, MG France), déterminés à assumer leur engagement conventionnel et à passer désormais aux travaux pratiques (commissions paritaires, suivi des engagements tarifaires...).
Malgré les efforts de pédagogie des signataires, notamment en région, l’épisode pourrait laisser des traces. De fait, le corps médical s’est divisé sur cet avenant 8 encadrant les dépassements d’honoraires et prévoyant diverses revalorisations pour le secteur I. L’accord signé le 25 octobre par trois syndicats majoritaires a essuyé une contestation significative dans les milieux chirurgicaux et chez les radiologues, directement mis à contribution. Les centrales signataires elles-mêmes ont été parfois bousculé en interne (départements fondeurs, verticalités mécontentes).
Le calme revient.
Les chirurgiens du BLOC et la FMF, qui n’ont pas paraphé l’avenant, ont orchestré la fronde, soutenus par la communauté des praticiens pigeons (UFML) et des internes, pas toujours pour les mêmes raisons.
Après une semaine d’arrêt d’activité des blocs opératoires et une manifestation nationale, le 14 novembre, pour réclamer la réouverture de négociations pour les plateaux techniques lourds, un nouveau défilé est organisé ce dimanche (voir ci-dessous).
Mais le calme revient. « Oui, il y a un malaise dans le corps médical, analyse le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. Il n’est pas nouveau et réapparaît de façon épisodique. » Le président de la Conf’ juge toutefois que ces dernières semaines ont donné lieu à une « désinformation inacceptable ». « Les quelque 200 médecins actifs sur la Toile, présents dans tous les forums ne représentent pas le corps médical dans son ensemble », poursuit le Dr Chassang. La Confédération entend désormais « se mettre au travail » et organiser la défense des confrères poursuivis pour dépassements excessifs par les commissions paritaires régionales qui doivent être installées en décembre. « L’avenant 8 protège les médecins de secteur II, revalorise le secteur I et répare l’injustice faite aux anciens chefs de clinique », affirme Michel Chassang.
Au SML, le Dr Christian Jeambrun qui quittera la présidence du syndicat samedi a le sentiment du devoir accompli, comme il l’explique dans une lettre à ses adhérents. « N’oublions pas que nous sommes sous un gouvernement socialiste, déclare-t-il au « Quotidien ». Qui aurait pu espérer un accord aussi favorable il y a six mois ? Le secteur II a été préservé, il y a 600 millions d’euros de revalorisations et nous avons un contrat d’accès aux soins qui est meilleur que le secteur optionnel. C’est un bon avenant, qui est surtout historique...pour les médecins ». Les remous ? « A chaque moment clé, il y a des manifestations de type coordinations. C’est positif, ça nous oblige à être plus vigilants, plus mordants ».
Revalorisation « bonne à prendre »
À MG France, le président Claude Leicher affiche également sa sérénité. « Nous n’avons aucun souci avec l’avenant 8 », déclare-t-il. « La moitié du corps médical n’a pas mesuré ce qu’il impliquait ». Dans un document de cinq pages, le syndicat en décrit les mécanismes. « Les cadres de MG ont compris la position du syndicat, c’est bien passé en interne », assure le patron de MG France, pour qui la revalorisation de la fonction de médecin traitant « est bonne à prendre ». Les adhérents sont invités à se prononcer en AG le 2 décembre.
Le même jour, la FMF réunit elle aussi son assemblée générale à Lyon. Elle prendra la décision de ratifier ou non l’avenant 8. « Je pense que nous voterons contre », pronostique son président le Dr Jean-Paul Hamon. Les adhérents franciliens se sont déjà exprimés, négativement. « La perspective de donner encore plus de pouvoirs aux directeurs de caisse » en matière de contrôle des dépassements n’« enchante guère » le Dr Hamon. Mais certains cadres de la FMF militent pour une signature de l’avenant 8, jugeant qu’il n’est pas si mauvais pour les médecins libéraux en période de crise et de déficits abyssaux.
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