• Le CNPS pointe les ratés en rafale
Lors de la journée de rentrée des Centre national des professions de santé (CNPS, libéraux de santé), présidé par le Dr Michel Chassang, une tables ronde avait pour thème « URPS, comment ça marche ? ». Ou plutôt… « comment ça ne marche pas », tant la description du scrutin, racontée notamment par le Dr Christian Jeambrun, président du SML, semblait apocalyptique. S’adressant aux autres professionnels de santé libéraux (pharmaciens, kinés, dentistes, infirmiers) qui éliront leurs représentants au sein des URPS le 16 décembre, Christian Jeambrun a souligné « le flou artistique » qui a présidé à l’organisation des élections. Dans une région, les listes de deux collèges d’un même syndicat avaient la même tête de liste. Ailleurs, six listes auraient été modifiées après la date limite de dépôt, obligeant le SML à engager une procédure d’annulation. Les exemples de bugs sont légion. « Les commissions électorales de chaque ARS prennent les dispositions qu’elles souhaitent en l’absence de directive nationale uniforme, prévient Christian Jeambrun, ce qui a posé de nombreux problèmes tant pour les professions de foi que pour les bulletins de vote ».
D’autres chausse-trappes guettent les médecins, insiste le CNPS. Le Dr Philippe Boutin, président de la Conférence Nationale des Présidents d’URML, rappelle le problème du transfert des compétences et des biens entre les URML et les URPS qui n’a pas été prévu par la loi.
• Victoire amère de l’UMESPE
Avec 51 % des suffrages dans le collège des médecins spécialistes, l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) a toutes les raisons d’être satisfaite. Pour autant, son président est amer. « Je trouve inconvenant que la ministre de la Santé ne reconnaisse pas à sa juste mesure la victoire de la CSMF, commente le Dr Jean-François Rey. C’est mépriser l’ensemble des médecins spécialistes ». Selon le président de l’UMESPE, ce résultat est un « message politique fort, le rejet de la loi HPST ».« Le gouvernement a un passif envers les médecins spécialistes, poursuit le Dr Rey. Le C2 à 46 euros est un dû, l’élargissement du C2 ne doit plus être bloqué, la CCAM (classification commune des actes médicaux) technique devrait être finalisée depuis 2 ans… Nous ne participerons pas à des négociations tant que le gouvernement n’aura pas réglé ce passif ».« Le gouvernement a su trouver 1,5 milliard d’euros pour la gestion de la grippe A et 2 millions d’euros pour les restaurateurs », ajoute le Dr Rey. Le leader de l’UMESPE indique que sa priorité reste les spécialités cliniques. Il souhaite que le protocole d’accord sur le secteur optionnel signé il y a un an soit revu et élargi. « Ce texte, je ne le renie pas, dit-il, mais je demande des engagements plus importants pour les spécialités cliniques. C’est le prix de la victoire ». Les spécialistes de la Confédération entendent faire pression sur les députés lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ils veulent que les parlementaires suppriment les stabilisateurs économiques qui prévoient un délai de 6 mois avant l’application des revalorisations et qu’ils suppriment toutes les mesures de décotes tarifaires contre les radiologues et les biologistes.
• L’UNOF s’impatiente
L’Union nationale des omnipraticiens de France (UNOF-CSMF) est également satisfaite de la tournure des élections. Avec 27 % des suffrages généralistes, l’UNOF a terminé derrière MG-France en nombre de voix (30 %) mais elle l’a devancé en nombre d’élus (175 contre 164). Au-delà du résultat, le Dr Combier, président de l’UNOF, souhaite que les médecins élus se fédèrent pour « fixer une ligne rouge au-delà de laquelle les URPS refuseront d’aller » face aux agences régionales de santé (ARS). L’UNOF espère ne pas devoir attendre la fin de l’année 2011 pour entamer les négociations conventionnelles. À ce sujet, l’invitation du directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (UNCAM) à participer à des réunions bilatérales d’ici la fin de l’année n’enchante pas l’UNOF (Le Quotidien du 8 octobre). « Nous n’allons pas recommencer à discutailler sur ce que nous voulons, déclare le Dr Michel Combier. Nous l’avons déjà dit et redit. La CSMF vient de faire 100 propositions avec le SML pour l’avenir libéral de la médecine. Il est temps de passer aux actes ».
• Crise interne à la FMF
La Fédération des médecins de France (FMF) se réunira le week-end prochain en bureau pour tirer les conclusions de son échec aux élections. Le syndicat est le grand perdant de ce scrutin. Il a enregistré un recul de près de 10 points des voix sur l’ensemble des collèges (16,8 %). La stratégie du syndicat lors de ces élections devrait être remise en cause. La question du maintien de son président, le Dr Jean-Claude Régi, devrait être posée. L’absence de ligne politique claire, ces derniers mois, est reprochée à l’équipe dirigeante. Le soutien de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) est particulièrement remis en cause. De même, le rapprochement de la FMF avec MG-France au sein d’une intersyndicale n’a pas toujours été accepté par les spécialistes proches de la FMF. Cet électorat s’est fortement érodé puisque moins de 13 % des spécialistes des 2e et 3e collèges ont voté cette année pour la FMF. Ils étaient 36 % il y a quatre ans.
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