Les syndicats saluent l’opportunité financière du cumul mais doutent de son efficacité contre les déserts médicaux

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Publié le 29/06/2015

Le cumul emploi retraite peut-il remédier au déclin démographique ? Les syndicats de médecins libéraux n’y croient guère !

Les médecins adeptes du cumul restent presque toujours là où ils exerçaient avant, souligne le Dr Hamon, patron de la FMF. « Quant à ceux qui exerçaient dans des zones sous-médicalisées, ils n’ont qu’une idée, c’est de prendre leur retraite, continue-t-il, ça n’améliore donc pas grand-chose ».

Le Dr Claude Leicher, président de MG France, est encore plus circonspect sur le bénéfice démographique.

Selon lui, les médecins qui choisissent ce système seraient partis à la retraite plus tard s’il n’avait pas existé. Si les médecins cumulent, continue-t-il, c’est pour améliorer leur quotidien et aussi pour se préserver d’éventuelles mesures ultérieures qui risqueraient de diminuer encore leur pension. Même avis au SML : le Dr Éric Henry constate que « le niveau des pensions a baissé, et le cumul permet de préserver un peu le niveau de vie ». À la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz juge lui aussi que cette option de retraite active ne règle pas la question démographique mais salue la souplesse du dispositif. Et constate qu’il est « plébiscité » par les libéraux qui redoutent une baisse trop brutale de leurs revenus.
 

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Pas de nouveaux droits

S’il n’est pas question pour les syndicats de remettre en cause cette possibilité, des aménagements sont jugés souhaitables. Les médecins qui cumulent après 65 ans travaillent souvent sans filet en matière d’assurance (perte d’exploitation, leasing...), d’où le souhait exprimé de pouvoir s’assurer normalement.

Autre point : la législation contraint les « cumulards » à cotiser plein pot à leurs régimes de retraite, sans acquérir le moindre point supplémentaire. À défaut d’obtenir de nouveaux droits, certains suggèrent que les cotisations soient proportionnelles au niveau de revenus de ces médecins (temps partiel fréquent).

Président de la CARMF, le Dr Gérard Maudrux précise au « Quotidien » qu’il est favorable à ce que les médecins en cumul cotisent à la CARMF même s’ils ne peuvent plus gagner de points. « C’est au législateur d’en décider, mais à titre personnel, je prônerais un abattement de 50 % », conclut-il.

H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9424