Mayotte : Annick Girardin annonce 120 millions d'euros pour la PMI

Publié le 01/09/2017
Annick Girardin

Annick Girardin
Crédit photo : AFP

L’État versera 120 millions d’euros au conseil départemental de Mayotte pour compenser le transfert de compétence en matière de protection maternelle et infantile (PMI), a annoncé jeudi la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en déplacement sur l'île. 

« La PMI de Mayotte est la plus importante PMI de France par son activité », a dit la ministre, qui a posé la première pierre de la nouvelle PMI de Vahibé, avant de signer une convention dans laquelle l'État reconnaît le droit à compensation de la compétence en matière de PMI transférée au conseil départemental en 2009.

Indices alarmants, pénurie médicale

« Les chiffres de la santé à Mayotte sont alarmants », a relevé la ministre. Elle a cité les « 10 000 naissances prévues » pour 2017, un taux de mortalité infantile et maternelle « quatre fois plus élevé qu’en métropole », une population où « plus de la moitié des habitants a moins de 20 ans ». La couverture vaccinale faible chez les plus jeunes est également source d'inquiétude. « Plus de 80 % de la population mahoraise vit sous le seuil de pauvreté », a ajouté la ministre. « Cela n’est pas tolérable. »

« De nombreuses mères originaires des Comores viennent accoucher à Mayotte. L’accès à la santé dans les conditions prévues par les lois de la République est à l'évidence un facteur d’incitation à la migration, qui a des conséquences sur le système de santé mahorais », a-t-elle résumé. Aider les Comores à développer sur leur territoire une offre de santé est l’un des enjeux de la coopération régionale, a ajouté la ministre.

Elle a insisté sur les besoins en effectifs des PMI de Mayotte, qui ne compte que trois postes de médecins occupés sur les 12 budgétés, huit postes de sages-femmes sur les 20 budgétés,  21 infirmiers diplômés d’État (IDE) sur les 24 prévus, et un pharmacien.

L'enveloppe de 120 millions d'euros « doit servir à répondre aux urgences », a-t-elle plaidé, comme le lancement des travaux pour la rénovation des structures existantes, la remise en état des équipements, mais aussi le recrutement de personnel soignant et les aides à la formation.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr