L’enseignement politique du scrutin des URPS est clair. Les médecins libéraux, par leur vote, confirment ce que tous les sondages, toutes les enquêtes montrent depuis des mois : un rejet de la politique gouvernementale s’agissant du système de soins et de la médecine de ville.
Mais il est d’autres messages qui méritent d’être entendus, notamment des syndicats médicaux. Le taux de participation médiocre à ces élections est un signe. Il ne s’agit pas de se cacher derrière des difficultés d’organisation, même si elles sont parfois réelles, pour évacuer le problème. Non, si les médecins libéraux ont été beaucoup moins nombreux à voter que lors des précédentes élections – moins de 45 % de participation –, c’est que beaucoup mettent en doute désormais la parole des syndicats, la crédibilité de leur discours. Un certain nombre de médecins qui, il n’y a pas si longtemps, l’écoutaient n’y croient plus.
Ce que confirme l’autre message qui est envoyé. La réussite du BLOC, qui regroupe les spécialistes de la salle d’op, doit inciter les responsables syndicaux à une profonde réflexion. Ces médecins ne trouvent plus chez les syndicats des réponses à leurs problèmes ; plus grave encore, ils ne pensent pas qu’ils peuvent les trouver.
Cette atomisation du monde médical a débuté il y a déjà longtemps avec la création d’une organisation spécifique aux généralistes. Elle se poursuit aujourd’hui avec Le BLOC, et le scrutin des URPS montre que les médecins concernés sont sensibles à une telle démarche. Il n’est pas certain pour autant que la multiplication des discours catégoriels soit très positive. Il revient aux syndicats qui ont la prétention de représenter les différentes sensibilités de la profession d’entendre le message qui leur est aujourd’hui adressé et d’y répondre. Sans détour.
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