« Nos propositions ont rencontré un accueil favorable de la part du ministère. J'ai expliqué que les libéraux attendent un signal fort. Et Agnès Buzyn nous a rassurés, son plan ne concernera pas seulement l'hôpital ». À quelques jours des annonces d'Emmanuel Macron sur le système de santé, le 18 septembre, le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, veut croire que la médecine générale ne sera pas oubliée.
Lors de sa rencontre avec Agnès Buzyn, la semaine dernière, MG France a exposé ses doléances. Avec un fil rouge : rendre plus attractif l'exercice libéral en recentrant le généraliste sur sa « valeur ajoutée » (la décision médicale et la coordination des parcours).
À cet effet, le syndicat demande la mise en place « dès janvier 2019 » d'assistants de cabinets médicaux pour libérer du temps médical. Quels profils auraient ces nouveaux acteurs ? « Variables », selon le syndicat. « L'assistant de cabinets médicaux n'est pas un secrétaire médical, il pourra intervenir au début, pendant et à la fin de la consultation. Il peut remplir les dossiers, assurer la prise de tension ou l'électrocardiogramme. Nous sommes partis sur le modèle de l'assistant dentaire », illustre le Dr Margot Bayart, vice-présidente de MG France.
Pour financer cette « fonction support » d'assistant médical, le syndicat imagine une dotation à hauteur de 50 000 euros par an pour deux généralistes, budget qui pourrait passer par le forfait structure. « Dans 5 ou 10 ans, il faudrait 20 000 assistants médicaux », calcule le Dr Battistoni. En contrepartie, les généralistes concernés pourraient prendre en charge de nouveaux patients privés de médecins traitants. Autre requête syndicale : majorer fortement le forfait patientèle en zone sous-dense.
Des horaires de PDS élargis ?
L'attractivité du métier passe par deux autres mesures : réduire le délai de carence en cas d'arrêt maladie (pour une prise en charge dès le 4e jour au lieu du 90e jour) ; et élargir les horaires de la permanence des soins ambulatoires à partir de 19 heures (au lieu de 20 heures) et le samedi matin (permettant l'accès aux majorations dédiées).
MG France propose également de valoriser la visite de maintien à domicile du médecin traitant, le plus souvent très complexe, auprès de patients polypathologiques. Il conviendrait aussi de récompenser l'action du généraliste qui accepte d'ouvrir sa consultation à des demandes de soins non programmés à l'échelle d'un territoire. « Il s'agit de négocier l'acte et l'astreinte du médecin. Cela peut prendre la forme d'un avenant », suggère le Dr Battistoni.
Dernière requête : « outiller » les nouvelles communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). La solution ? Intégrer ces groupements à l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) pour sortir des financements expérimentaux. Une demande qui vient d'être reprise dans le rapport de l'IGAS sur les CPTS.
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