Le syndicat MG France a réélu à sa tête le médecin généraliste normand Jacques Battistoni, lors de son assemblée générale, samedi 4 décembre. La Dr Agnès Giannotti, installée dans le quartier populaire de la Goutte-d'Or (Paris, 18e), devient première vice-présidente, tandis que le Dr Jean-Louis Bensoussan, généraliste près de Toulouse, reste secrétaire général. La nouvelle équipe – bureau* composé de six femmes et cinq hommes – se met « immédiatement au travail » au service des médecins traitants et pour la santé de la population, affirme le syndicat.
Campagne de com' auprès des patients
La première priorité, dans le cadre de la campagne présidentielle, porte sur la crise de la démographie médicale et l'accès aux soins. MG France qui a organisé vendredi dernier un colloque précisément sur l'accès au médecin traitant « pour tous » ne s’interdit « aucun moyen d’action » pour alerter le gouvernement et les candidats à l'élection présidentielle sur cette thématique centrale.
Alors que 11 % de patients adultes n'ont pas de médecin traitant (soit environ 6 millions de personnes), le syndicat annonce le lancement « avant janvier » d'une campagne de communication grand public (affiches, flyers, vidéos) à destination des « 900 000 patients » qui voient chaque jour leur généraliste. Objectif : « s’appuyer sur la population pour réclamer l'investissement durable indispensable » sur les cabinets de médecine générale. « Notre système de santé souffre depuis des années du sous-équipement chronique de sa première ligne de soins, la campagne électorale qui s’ouvre doit inverser cette situation sous peine de faire reculer la santé en France », met en garde MG France, qui milite de longue date pour un plan d'investissement massif sur les soins primaires.
Davantage de collaborateurs
Dans ce contexte, le syndicat affiche son mécontentement face à plusieurs mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, qui prévoient de nouvelles délégations de tâches et un accès direct à plusieurs professions paramédicales. Ces délégations ont été imposées « sans concertation » et ne permettent pas de dégager du temps médical, recadre MG France. « Les médecins ont mal vécu ce PLFSS 2022. Ils ont eu l'impression que les choses étaient faites dans leur dos », déplore le Dr Battistoni, qui dénonce aussi bien la méthode que le fond des mesures.
Selon MG France, les maisons de santé pluriprofessionnelles qui, certes, « améliorent la prise en charge des patients complexes », ne dégagent pas de temps médical supplémentaire et ne constituent donc pas la solution miracle à la crise démographique. « Nos responsables politiques seraient mieux inspirés de donner aux médecins traitants les collaborateurs qu’ils réclament : secrétaires, infirmières de santé publique ou de parcours, infirmières en pratique avancée (IPA), assistants médicaux », énumère MG France. « Tous les patients pourraient accéder à un médecin traitant si les généralistes bénéficiaient comme leurs collègues étrangers de collaborateurs. C'est bien l’absence d’investissement sur les soins primaires qui pénalise cet accès », résume la résolution de MG France.
C'est donc un plaidoyer pour le financement du travail aidé et en équipe autour du médecin généraliste traitant – et pas forcément pour un modèle unique de structure – que le syndicat défendra dans les prochains mois auprès des candidats à la présidentielle, et ensuite au sein des négociations pour la convention médicale de 2023.
* Secrétaires généraux adjoints, Drs Alice Perrain et Jean-Christophe Nogrette ; trésorier, Dr Jean-Claude Soulary ; trésorière adjointe, Dr Isabelle Domenech-Bonet ; vice-présidentes, Drs Margot Bayart, Valérie Duthil et Florence Lapica ; vice-président, Dr Xavier Grang
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