11 mois et 17 médecins consultés… Suzannah Weiss (@suzannahweiss) raconte sur Twitter la persévérance dont elle a dû faire preuve avant qu’un professionnel ne pose le bon diagnostic sur ce qui la faisait souffrir (sans révéler sa maladie). C’est à partir de cette histoire personnelle que cette journaliste américaine du magazine de mode « Teen Vogue » a lancé le 24 octobre dernier le hashtag #MyDoctorSaid (Mon docteur a dit).
Suzannah Weiss appelle les femmes à dénoncer sur Twitter l’errance diagnostique dont elles sont les victimes en raison, selon elle, des préjugés dont font preuve les médecins à l’égard de la gent féminine.
Women, LGBTQ people, people of color, and other marginalized groups — what are the most awful things doctors have told you? I made a whole list. Share yours with the hashtag #MyDoctorSaid. pic.twitter.com/N4nwmBM64x
— Suzannah Weiss (@suzannahweiss) 24 octobre 2018
Plusieurs centaines d’internautes américaines lui ont emboîté le pas, évoquant sur Internet leurs difficultés à être prise au sérieux (« C’est dans votre tête », « Vous êtes hypocondriaque »…) par leur médecin lorsqu’elles évoquent leurs maux.
Stigmatisation des femmes, des personnes LGBT, des gens de couleur…
Depuis quelques jours, le phénomène touche - très timidement - la France. « 6 ans d’errance dans les hôpitaux de Perpignan à Paris. Je leur disais en plus : troubles du sommeil, c’est dans votre tête et diagnostic après ces 6 ans : apnée du sommeil sévère », raconte par exemple cette internaute.
Pour Suzannah Weiss, ce mauvais traitement à l’égard des femmes s’apparente à celui réservé aux personnes LGBT, aux gens de couleurs ou encore aux marginaux. « Ces gens-là sont critiqués pour s’auto-diagnostiquer, mais s’ils font cela, c’est parce que ceux qui ont la responsabilité de nous soigner ont des préjugés, explique la journaliste féministe. On nous accuse d’être irrationnels parce qu’on se tourne vers les médecines alternatives, mais les médecins traditionnels nous repoussent, ne prennent pas en compte nos problèmes et nous prescrivent des choses qui nous font aller plus mal. »
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