Certains diront que c’est du réalisme politique. D’autres n’hésiteront pas à parler de reculade. Il est un fait que la décision, pour le moins inattendue, de Roselyne Bachelot de suspendre car –?les textes restent inscrits dans la loi?–?le contrat santé solidarité est une surprise de taille. Il n’est que de se souvenir des débats houleux qui avaient animé les assemblées parlementaires lors des débats instaurant ce dispositif, dans le cadre de la loi HPST, pour se convaincre que le gouvernement en la matière fait «?machine arrière toute?».
La majorité des médecins, et d’abord les généralistes, ne se plaindront pas de ce nouveau tournant et de ce renoncement. Et bien des observateurs noteront avec malice que cette annonce faite au congrès de médecine générale est d’abord une belle opportunité pour MG-France et cela à quelques semaines des élections aux unions régionales des professions de santé. On aurait tort cependant de conclure trop vite.
Car il est évident que le gouvernement et le pouvoir exécutif voient plus loin que cette échéance. Il s’agit de poursuivre l’opération séduction du corps médical et des médecins libéraux, à quelques mois d’échéances électorales nationales importantes.
Mais il serait également fort intéressant de connaître l’opinion
d’Élisabeth Hubert qui a dénoncé il y a peu la gravité de la situation de la France où des milliers d’habitants, disait-elle, vont rapidement manquer de médecins. Il n’est pas assuré que la chargée de mission sur la médecine de proximité soit sur la même longueur d’onde que la ministre de la Santé. Il est légitime en tout cas de poser la question.
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