DE NOTRE CORRESPONDANT
MÊME SI LA MOITIÉ des 12 000 DMP déjà opérationnels en France ont été créés en Alsace, les médecins de la région ne sont pas encore assez nombreux à le proposer à leurs patients, constatent les responsables locaux du Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) e-santé Alsace, chargé de son déploiement dans la région. Officiellement lancé en Alsace le 24 mars dernier, le DMP est certes parfaitement rôdé dans plusieurs hôpitaux mais, constatent ses promoteurs, tarde un peu plus à démarrer chez les médecins libéraux. Il est vrai, admet le Dr Pascal Charles, administrateur du GCS, que les modifications informatiques nécessaires à l’introduction du DMP ne sont pas forcément simples et réclament souvent l’intervention d’un spécialiste, et que quelques bugs ont pu aussi dérouter les médecins. Il faudra donc, selon lui, encore plusieurs mois pour que la majorité d’entre eux l’adoptent, alors même que les patients, eux, s’y montrent très largement favorables : le taux de refus de création est en effet quasi nul.
Pour stimuler et mieux informer les médecins, le GCS e-santé vient donc de lancer une série de rencontres avec les médecins de la région. La première de ces soirées a eu lieu à Saverne, une autre a suivi à Obernai. Le 5 juillet, ce sera à Sélestat. Le choix de ces premières villes n’est bien sûr pas fortuit, puisque les centres hospitaliers de Sélestat et de Saverne ont été les premiers hôpitaux français à utiliser des DMP, le CHU de Strasbourg, équipé un peu plus tard, étant pour sa part le premier CHU à le faire. S’il s’agit donc d’abord de faire vivre le DMP à proximité des hôpitaux qui l’utilisent déjà. Des réunions avec les médecins libéraux des autres secteurs, et bien sûr avec ceux de Strasbourg, sont quant à elles prévues pour cet automne.
L’outil DMP est d’autant plus prometteur, rappelle enfin le GCS, que s’il permet déjà le stockage de courriers et d’informations, il abritera demain bien d’autres documents, notamment en matière de biologie, de radiologie et d’imagerie. Par ailleurs, le GCS souligne qu’il a été choisi aussi pour représenter la France dans le cadre de la mise en place d’un « DMP européen », mis au point avec une quinzaine de pays de l’UE et qui sera prochainement expérimenté auprès des étudiants amenés à séjourner dans d’autres pays dans le cadre des programmes d’échange Erasmus.
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