La Fédération des médecins de France (FMF) a réuni son conseil d'administration pendant trois jours à Paris afin d'analyser le plan du gouvernement « Ma santé 2022 ».
Le verdict est mitigé. Selon le syndicat du Dr Jean-Paul Hamon, le plan santé reprend « quelques points forts » du programme de la FMF dont la reconnaissance du rôle actif de la médecine de ville dans la prise en charge des soins non programmés en journée et dans la formation initiale, mais aussi « la nécessité de mettre du personnel pour redonner du temps médical aux médecins » (assistants médicaux) ou encore l'urgence d'une communication et d'une articulation ville/hôpital efficace.
Mais pour la FMF, ces orientations positives ne suffisent pas. Il faut en premier lieu « rassurer et convaincre » la majorité de médecins libéraux exerçant seuls aujourd'hui, « à qui le président de la République annonce que d'ici à 2022 ils devront avoir un exercice regroupé »...
Autres points de vigilance ou de mécontentement : la décision de salarier 400 généralistes dans les déserts « malgré la pénurie de médecins libéraux et à l'hôpital » ; un plan psychiatrie qui « oublie la psychiatrie libérale et la pédopsychiatrie » ; et toujours l'incertitude autour du DMP en dépit des promesses de généralisation.
Pas de protocolisation excessive
Malgré ces critiques, la centrale polycatégorielle se dit « prête à s'engager » dans la réorganisation territoriale « pourvu qu'elle ne soit pas étouffée par une protocolisation des agences régionales de santé et ne soit pas aux ordres des groupements hospitaliers de territoire (GHT) ». Le message est clair : les libéraux doivent garder la main dans le cadre des nouvelles communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Quant à la réponse à la demande de soins non programmés, une des missions des CPTS, elle passe d'abord par la mise à disposition « ergonomique » du volet de synthèse du dossier patient dans un cadre regroupé. « Cela suppose aussi un dossier médical partagé opérationnel et des moyens adaptés », exige le Dr Jean-Paul Hamon.
Le syndicat est également prêt à s'engager dans la qualité et la pertinence des soins en développant des « groupes qualité » impliquant les généralistes, les spécialistes libéraux et les hospitaliers concernés.
Quel financement pour les assistants ?
La FMF salue la création sur le papier de 4 000 assistants médicaux pour redonner du temps médical aux praticiens. « La priorité n'est cependant pas de créer un nouveau métier mais de garantir un secrétariat pour alléger la charge administrative et accueillir correctement les patients », précise le Dr Hamon. Surtout, il ne voit pour l'instant aucun fléchage budgétaire permettant de financer ces 4 000 emplois. Et aimerait que ces postes puissent bénéficier aussi aux médecins exerçant dans les déserts médicaux.
La centrale regrette enfin l'absence d'objectifs « régionaux » de dépenses d'assurance-maladie (ORDAM), alors que les besoins locaux commandent, selon la FMF, une adaptation des financements.
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