EN TRENTE ans, l’environnement du psoriasis s’est considérablement modifié. Thérapeutiques efficaces, les biothérapies nécessitent des précautions d’emploi et une nouvelle relation médecin-patient.
Le psoriasis a un impact réel sur le quotidien du patient tant par son expression clinique difficile à vivre que par son traitement lourd et contraignant. En raison de leur efficacité, les biothérapies représentent un espoir immense pour les patients en impasse thérapeutique. Elles suscitent aussi des craintes d’autant plus que les affections dermatologiques affectent l’image de soi et la relation avec les autres. « Le psoriasis peut être le support de fantasmes, de conduites d’évitement et de réactions de défense » explique le Dr Sylvie Consoli, psycho-dermatologue (Paris). Il est donc primordial que le thérapeute évalue comment le patient perçoit sa maladie et intègre cette dimension dans l’approche thérapeutique.
Pour le Pr Hervé Bachelez, dermatologue (Paris), les biothérapies modifient les données d’efficacité thérapeutique dans le psoriasis. « Nous disposons d’un score d’efficacité " objectif " : le PASI 75, mais d’autres évaluations sont aussi demandées : diminution du nombre de prises, maintien de l’efficacité à long terme… » Ainsi, l’étanercept administré une seule fois par semaine (au lieu de deux) conserve une efficacité importante. Son efficacité est maintenue à 96 semaines et est corrélée avec l’amélioration de la qualité de vie. L’étanercept améliore les scores de dépression (BDI) et de fatigue (FACIT-F). Enfin, il agit aussi sur la composante articulaire de la maladie psoriasique en limitant la déminéralisation et en favorisant la reconstruction osseuse.
Les dix ans de recul de la rhumatologie sur les biothérapies ont permis au Pr René-Marc Flipo, rhumatologue (Lille), d’évaluer la tolérance des anti-TNF?. Le TNF? intervient dans les processus infectieux et tumoraux. Le risque d’infections non spécifiques sévères induit par les anti-TNF? est évalué à 3 %. Une augmentation de certains cancers cutanés (non-mélanomes) est constatée mais les résultats sont à la limite de la significativité. Pour R.-M. Flipo, « les biothérapies ont un intérêt thérapeutique évident et un rapport bénéfice/risque très satisfaisant. Les méta-analyses ont d’ailleurs montré une réduction de la mortalité toutes causes confondues ».
D’après une conférence de presse des Laboratoires Wyeth dans le cadre des Journées Dermatologiques de Paris.
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