C'est un mail de l'Assurance maladie qui passe mal auprès des médecins libéraux. Transmis par le syndicat des Généralistes-CSMF au « Quotidien », le message de la Sécu appelle les médecins à reprendre, au plus tard le 1er juin, l'envoi des feuilles de soins papier après une facturation en mode dégradé (sans carte vitale du patient).
Depuis le début de l'état d'urgence et au nom de la simplification administrative, la CNAM avait accepté que les médecins n'envoient pas les feuilles de soins papier lors d'une facturation en mode dégradé. « Thomas Fatôme l'avait par exemple autorisé pour les visites dans les EHPAD. C'est un gain de temps pour les médecins mais aussi pour le personnel de l'assurance-maladie », explique le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. La fin de cette tolérance mécontente fortement le généraliste mayennais. « Il n'y a pas eu d'abus, ou de façon marginale. Cette mesure est inutile, chronophage et antiécologique à l'heure de la dématérialisation », ajoute-t-il.
« Comme une brimade »
Pourquoi ce retour en arrière ? Selon le Dr Duquesnel, « la seule explication ne peut être l’absence de confiance de l’Assurance maladie vis-à-vis des médecins libéraux, qui sont considérés dans leur ensemble comme pouvant être des professionnels aux activités déviantes, toujours à la recherche d’effets d’aubaine ». Alors que les négociations conventionnelles vont reprendre, la branche généraliste de la CSMF appelle la CNAM à « changer d'attitude » et de faire confiance aux médecins.
Contactée, MG France dit aussi regretter cette décision de la CNAM. « Nous allons nous mobiliser pour que cette obligation vécue comme une brimade soit supprimée. Nous ferons la demande auprès du directeur général », indique le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat des généralistes. Interrogée sur cette demande, l'assurance-maladie n'a pas répondu à la sollicitation du « Quotidien ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique