ROSP : la FMF craint l'impact de la pénurie de vaccins anti-grippe sur les indicateurs des médecins

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Publié le 17/12/2018
vaccin grippe

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Crédit photo : S. Toubon

Le manque de vaccins contre la grippe pourrait-il faire baisser la rémunération sur objectif des médecins généralistes ? C'est ce que craint la FMF, alors que la présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, a confirmé une pénurie au niveau national dans « Le Parisien » ce week-end.

La campagne de vaccination antigrippale, démarrée le 6 octobre dernier, court jusqu'au 31 janvier 2019. Deux items de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) en dépendent : la part des patients âgés de 65 ans ou plus vaccinés contre la grippe saisonnière et celle des patients âgés de 16 à 64 ans, en ALD ou présentant une maladie respiratoire chronique (asthme, bronchite chronique, bronchectasies, hyperréactivité bronchique) ciblés par la campagne de vaccination et vaccinés.

Or, pour le président de la FMF, qui a lui-même constaté une pénurie de vaccins, il y a donc « un malaise ». « On ne peut pas rendre les médecins responsables des mauvais chiffres de la vaccination alors même qu'il n'y a pas assez de vaccins pour couvrir la population cible », estime le Dr Jean-Paul Hamon. « Les pharmaciens peuvent vacciner en officine [dans les Hauts-de-France, en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine, NDLR], il y a donc eu plus de vaccins réalisés, mais les a-t-on produits en quantité suffisante ? », s'interroge le généraliste. De plus, les vaccins sont désormais tétravalents, contre trivalents auparavant, ce qui a pu désorganiser les chaînes de fabrication de l'industrie pharmaceutique, avance le Dr Hamon.

Coller au terrain

Selon l'Ordre des pharmaciens, 620 000 personnes sont venues se faire vacciner en officine. Par ailleurs, un décret paru en septembre permet aux infirmiers de vacciner contre la grippe les adultes pour lesquelles cette vaccination est recommandée (personnes âgées, maladies chroniques…).

Quoi qu’il en soit, la FMF exige que les médecins bénéficient pour cette année « du taux maximum de réussite pour ces deux indicateurs » et demande de le renégocier « pour coller à la réalité du terrain et non plus aux élucubrations technocratiques ».

L'objectif cible pour les deux indicateurs de vaccination est de 75 % (supérieur ou égal) Lors du bilan de la ROSP 2017 réalisé par l'assurance-maladie en avril dernier, les taux de vaccination contre la grippe étaient stables, que ce soit chez les patients âgés de 65 ans ou plus (52,9 %) ou chez les patients de 16 à 64 ans en ALD ou présentant une maladie respiratoire chronique (31,2 %), avec un nombre de personnes vaccinées en valeur absolue en progression.

Les médecins généralistes (et les autres spécialistes concernés par la ROSP) ont jusqu'au 31 janvier 2019 pour déclarer leurs indicateurs. 


Source : lequotidiendumedecin.fr