Stationnement : le ras-le-bol d'un généraliste de Seine-Maritime, verbalisé deux fois en une semaine

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Publié le 10/01/2017
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Crédit photo : S. TOUBON

Les municipalités semblent décidées à faire feu de tout bois pour ne plus accorder aucune facilité aux médecins qui effectuent des visites à domicile avec leur véhicule personnel. Rouen se met à son tour à verbaliser les médecins en visite à domicile.

Le Dr François Hauchecorne, généraliste à Sotteville-lès-Rouen, a ainsi récemment écopé de deux contraventions de stationnement en une semaine.

À la mi-décembre, Le praticien se rend à Rouen pour une visite chez un patient vivant dans un foyer logement. « J'étais sur un stationnement régulier et mon caducée était bien visible sur la plage avant de ma voiture », indique-t-il au « Quotidien ». Peine perdue. Alors que la mairie adoptait jusque-là une attitude plutôt conciliante à l'égard des véhicules de praticiens en visite, François Hauchecorne se fait verbaliser pour non-paiement de l'horodateur.

Surcharge de travail permanente

Quelques jours plus tard, il est appelé par l'EHPAD municipal pour visiter un patient. L'EHPAD est situé en plein centre-ville, une zone où stationner régulièrement relève de l'exploit. Ne trouvant pas de place (la municipalité n'a pas prévu de places de stationnement pour les professionnels de santé se rendant dans cet établissement), il se gare à proximité, sur le trottoir. « Une visite dans un EHPAD, c'est toujours une urgence », se justifie-t-il. Une urgence qui lui coûtera 135 euros.

Le Dr Hauchecorne ne décolère pas. « Les médecins généralistes sont en surcharge de travail permanente, rappelle-t-il, nous ne pouvons pas passer des heures, quand un patient âgé et dépendant nous attend, à trouver une place de stationnement autorisé. » Il rappelle aussi que les visites à domicile sont une mission de service public, « d'où la tolérance de stationnement qui prévalait jusque-là dans toute la France ».

Le Dr Hauchecorne n'a d'autre choix que de payer. Mais il prévient que si la municipalité s'obstine à « prendre en otage les patients dépendants » en verbalisant leur médecin, il sera contraint, comme beaucoup de confrères, à cesser les visites à domicile.


Source : lequotidiendumedecin.fr