Suspension du vaccin AstraZeneca : énième casse-tête pour les médecins « en colère »

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Publié le 15/03/2021

Crédit photo : S. Toubon

« Compliqué », du « grand n’importe quoi », « colère noire »… La décision de la France, ce lundi, de suspendre le vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, a de nouveau suscité l’incompréhension des médecins, quelques jours seulement après la polémique sur le rationnement des doses. Après avoir réorganisé leur planning de consultation, ils vont devoir suspendre leur campagne de vaccination dans l’attente d’une décision des autorités, attendue dans les prochains jours.

« On a besoin d’une réponse rapide, on doit pouvoir rassurer nos patients le plus vite possible, s’inquiète le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Les médecins généralistes ont tous des rendez-vous sur leur planning. C’est très embarrassant, très compliqué. C’est un coup de frein alors qu’on avait besoin d’accélérer. »

Le SML dénonce le « grand n'importe quoi de la vaccination » et regrette une mesure décidée « sans aucune concertation préalable ». Lui aussi évoque « la colère noire des médecins libéraux qui a éclaté cet après-midi ». « Les patients vont commencer à nous détester. J’ai eu des demandes de médecins qui demandent ce qu’ils doivent faire avec les flacons ouverts. Faut-il les jeter alors qu’on manque de doses ? », interroge son président, le Dr Philippe Vermesch, qui réclame d’urgence une réunion avec le gouvernement.

Un arbitrage qui chamboule tout

Sur le terrain, les médecins s’organisent comme ils peuvent. « On avait de 70 à 80 vaccins pour demain et la même chose pour mercredi. On a prévenu les médecins et les infirmiers libéraux qui ont annulé leur activité pour venir vacciner dans le centre de vaccination », raconte le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Les patients recevront un SMS d’annulation, détaille le médecin, mais « c’est beaucoup plus difficile pour ceux qui ne fonctionnent pas avec Doctolib ». Sur le fond, cette décision laisse perplexe le syndicaliste. « Le principe de précaution, cela peut se comprendre. Mais y a-t-il des données scientifiques portées à la connaissance du public ? », s’interroge le généraliste mayennais.


Source : lequotidiendumedecin.fr