DANS LE RHÔNE, un projet demaison de santé pluridisciplinaire (MSP) ayant germé bien avant la campagne électorale aux URPS, mais qui anime le landernau médical bien plus que ces dernières, met l’accent sur l’un des principaux enjeux de cette élection : la représentation et le poids des médecins de terrain face aux agences régionales de santé (ARS).
C’est donc l’histoire d’un projet de MSP, porté par des généralistes dont le Dr Jean-Jacques Duval, installé à Beaujeu, fortement engagé sur le terrain de la formation médicale continue, et surtout de la permanence des soins, depuis 23 ans. Son initiative remonte à 2006 : il élabore alors ses plans (dont le coût est estimé à 1 million d’euros), obtient le soutien de la MSA, et le présente à l’ancienne équipe municipale de Beaujeu. Il se trouve que cette commune, classée en zone déficitaire, avait à l’époque bénéficié d’une subvention de 72 000,00 euros, susceptible de servir un tel projet. Ayant reçu une « bonne écoute », le Dr Duval attend un soutien officiel, mais en vain. Car, en parallèle, la commune de Beaujeu reprend une partie du projet à son compte, pour proposer une structure adossée à l’hôpital – alors qu’une enquête auprès de la population révélait une préférence pour un site à l’entrée de la commune – avec un accueil de patients atteints d’Alzheimer, pour un coût de 2,4 millions d’euros. Interrogé sur ce revirement de situation, le président de la Communauté de communes de la région de Beaujeu s’explique dans un courrier adressé au Dr Duval, daté du 30 août 2010. Selon lui, le projet initial n’a plus de raison d’être : « Votre vision est logique dans une conception d’une médecine libérale autonome, mais si tel était le cas, aurions-nous besoin besoins de fonds publics pour développer un tel projet ? », argumente Sylvain Sotton. Il précise, par ailleurs, que le nouveau projet a reçu le soutien de la préfecture sans lequel « nous ne pourrions prétendre au Fonds national pour l’Aménagement du territoire »… Aujourd’hui, il reste donc à connaître la position, déterminante, de l’agence régionale de santé de Rhône-Alpes. D’autant plus que cette instance ne se serait « pas du tout prononcée en faveur de l’adossement à l’hôpital », selon l’une des participantes d’un dernier Comité technique de l’ARS. Alors qu’il figure en 11e position sur une liste des Médecins du Rhône rattaché à la FMF, le Dr Duval compte beaucoup sur le scrutin à venir et sur la capacité des futurs élus, interlocuteurs de l’ARS, « à faire contrepoids ».
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