La ministre de la Santé a assuré jeudi 24 novembre qu'elle allait apporter une solution aux quelques dizaines de médecins qui – n'ayant pas passé leur thèse dans le temps qui leur était imparti – ne sont pas autorisés à exercer la médecine en France.
« Je vais proposer des dispositions —nécessairement législatives— qui permettront de traiter la situation des médecins qui n'ont pas soutenu leur thèse dans les temps et souhaitent exercer la médecine », a déclaré Marisol Touraine à l'Assemblée nationale, lors de l'examen de la proposition de loi du député centriste Philippe Vigier destinée à garantir un égal accès aux soins sur l'ensemble du territoire.
Depuis plusieurs années, des dizaines d'internes de médecine générale, qui n'ont pas soutenu leur thèse dans les trois ans suivant la fin de leur internat (ce délai peut-être allongé par dérogation), se voient empêcher d'exercer le métier pour lequel ils ont été formés. Ils seraient une quarantaine à être victimes de ce blocage et à s'être orientés vers un autre métier (charcutier, agent immobilier...) quand ils ne sont pas chômeurs, selon un récent décompte du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), dévoilé par l'Obs.
Sortie de crise
Il y a deux ans, le SNJMG avait demandé une intervention de la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Le syndicat avait publié le témoignage de résidents et d'internes qui n'avaient pu définitivement achever leur cursus. Des problèmes de santé, familiaux ou personnels, la naissance d'un enfant, la non-connaissance des obligations réglementaires, la perte de relations avec le milieu universitaire, ou la difficulté à valider un sujet ont parfois plongé certains futurs généralistes dans le désarroi.
L'intervention de Marisol Touraine, si elle se traduit dans les faits, devrait sortir de l'impasse ces médecins « privés de thèse ».
Contactée par « le Quotidien », le Dr Émilie Frelat, présidente du SNJMG, a applaudi l'annonce de la ministre de la Santé. « C'est la première fois que de manière claire et publique, un ministre s'engage clairement sur ce dossier, a-t-elle déclaré. Tout le travail que nous menons depuis plusieurs années de lobbying et de médiatisation porte ses fruits. Il faut voir maintenant concrètement comment vont se traduire ces propositions. » Une des solutions fréquemment évoquées consisterait à faire repasser les épreuves classantes nationales à ces médecins privés de thèse afin qu'ils refassent l'internat, précise Émilie Frelat.
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