LES COORDINATIONS l’ont montré lors des grèves des gardes au début des années 2000 : la colère est un moteur efficace pour fédérer les professionnels libéraux. Nouveau mouvement de grogne transdisciplinaire, le « Collectif de mars », lancé lundi à Paris, aura-t-il le même succès dans sa croisade pour la sauvegarde de l’exercice libéral ?
À l’initiative de l’Union française pour une médecine libre (UFML, ex-médecins pigeons), le Collectif de mars regroupe déjà une quinzaine de structures professionnelles mobilisées autour d’un mot d’ordre fédérateur : le refus de l’« étatisation » du système de santé et de l’assujettissement des professionnels (à l’État, aux caisses, aux mutuelles...). Dans la ligne de mire : le nouveau contrat d’accès aux soins, mais aussi les réseaux de soins mutualistes (qui entraveraient la liberté de choix) ou le tiers payant généralisé.
La méthode ? La menace d’actions « dures », partout en Franceà partir du 17 mars, jusqu’à la grève des soins. Autour de l’UFML, des syndicats de médecins libéraux (FMF), représentants des cliniques spécialisées en médecine, chirurgie et obstétrique (FHP-MCO), chirurgiens (UCDF), radiologues, biologistes (BIOPRAT) et dentistes (FSDL) forment les gros bataillons de ce mouvement contestataire.
Semaine blanche pendant les municipales.
Ce Collectif au nom guerrier doit-il inquiéter les pouvoirs publics ? Certes, les 15 organisations ne sont pas, isolément, parmi les plus représentatives de chaque profession. Mais ensemble, elles constituent une force de frappe non négligeable. L’UFML revendique 4 500 adhérents, la FMF fédère 1 700 généralistes... Quant aux milieux chirurgicaux ou aux représentants des cliniques MCO, ils ne manquent aucune occasion pour dénoncer les « attaques » contre le secteur libéral ou la perte d’indépendance des professionnels.
D’ores et déjà, le Collectif de mars appelle à l’arrêt des télétransmissions jusqu’à mercredi prochain et à une semaine blanche des professionnels du 17 au 23 mars 2014, en pleine campagne municipale.
Le ministère de la Santé va surveiller ce mouvement du monde médical libéral comme le lait sur le feu. À gauche, certains relativisent. Le député socialiste Jean-Marie Le Guen dit « ne pas croire une seule seconde » au sérieux de l’entreprise. Preuve en est, juge l’adjoint au maire de Paris, l’opposition du Collectif au projet de nouvel Hôtel-Dieu. Il s’agit d’« une bataille d’un vieux monde qui refuse de se renouveler », assène-t-il.
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