Le collectif « No Fakemed », qui rassemble des professionnels de santé luttant contre la désinformation, a élu un nouveau président, le Dr Pierre de Bremond d'Ars, médecin généraliste à Malakoff (Hauts-de-Seine). Avec un bureau renouvelé (à majorité de médecins), il succède au Dr Cyril Vidal, chirurgien-dentiste, « après deux années intenses ».
?Au fait.
— NoFakeMed (@fakemedecine) December 9, 2021
On a quelque chose à vous annoncer. #NouveauBureau#CDP pic.twitter.com/aDmtajM3hJ
Le nouveau président entend poursuivre les deux missions du collectif « informer et résister ». « Nous allons continuer à informer nos patients de façon claire et adaptée sur des sujets comme la vaccination ou des pratiques de soins non conventionnelles », souligne le Dr Pierre de Bremond d'Ars.
Sur son site, le collectif publie régulièrement des « Fakedex », fiches informatives faisant état de la science sur des sujets comme la naturopathie, la microkinésithérapie, l'aromathérapie, la mésothérapie ou encore les fleurs de Bach. « Nous ne sommes pas que des "antis", on s'inscrit aussi dans une démarche de construction, avec une information claire », précise le généraliste de 34 ans.
Pédagogie et plaintes
Alors que la crise sanitaire a accéléré la désinformation en santé et les discours complotistes, No Fakemed entend porter publiquement des messages basés sur les données de la science. « Je le vois dans mon exercice quotidien, j'ai encore quelques patients qui ne sont pas vaccinés et qui sont en fait tiraillés par des informations contradictoires entendues à la télé ou sur internet. Il faut continuer à discuter avec eux », observe le Dr de Bremond d'Ars.
Côté procédures, le collectif précise qu'il « se réserve le droit » de porter plainte contre des personnalités médiatiques pour « mettre les institutions face à leurs responsabilités ». En juin dernier, il avait déposé une plainte auprès de l'Ordre des médecins à l'encontre de la députée du Bas-Rhin et psychiatre Martine Wonner (ex-LREM). « Choqué par le flot continu et répété de contre-vérités » de l'élue proche des milieux complotistes et antivax, le collectif avait estimé que ses propos pouvaient conduire « à des comportements ou des traitements inutiles et dangereux en termes de santé publique ». L'audience devant la chambre disciplinaire régionale de première instance doit avoir lieu en 2022.
Le président du collectif attend enfin le jugement de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins à la suite de plusieurs plaintes visant des médecins signataires d'une tribune contre les thérapies alternatives – dont l'homéopathie – en 2018 et déposées par deux syndicats de médecins homéopathes.
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