Plus forte que l’agriculture ou l’industrie ! La médecine libérale est un acteur économique de tout premier plan en Basse-Normandie : c’est pour illustrer cette réalité méconnue que l’URML a commandé une étude (juin 2013) au cabinet Etheis Conseil* en 2013.
« On ne voit d’habitude la santé que sous l’angle des dépenses avec à l’horizon, le trou de la Sécu. Nous voulions montrer que nous sommes surtout fournisseur de richesses », explique au « Quotidien » le Dr Antoine Leveneur, président de l’union régionale « médecins ».
De fait, l’activité libérale génère 12 000 emplois (soit 2 % des emplois sur la région), dont 7 200 directs : ce sont les 2 200 médecins libéraux de la région mais aussi les quelque 2 000 employés des 476 cabinets libéraux et les 3 000 postes dans les cliniques. Indirectement, 4 800 emplois (dont 2 300 salariés) sont créés à la faveur des prescriptions médicales, dans les laboratoires d’analyses médicales, les officines, sans oublier les sages-femmes et les auxiliaires médicaux. L’offre libérale est donc un moteur de croissance et d’emplois non délocalisables.
Plus d’un milliard de chiffres d’affaires
Selon cette étude, la médecine libérale représente un chiffre d’affaires global annuel de 1,364 milliard, soit 2,2 % du PIB de la Basse-Normandie, et 755 millions d’euros de valeur ajoutée. Dans le détail, la médecine de ville engendre directement 402 millions d’euros d’honoraires, dont 56 % au titre des spécialistes.
Les 11 cliniques (1 000 lits d’hospitalisation, 280 000 journées MCO réalisées) et les 12 établissements de moyen séjour affichent 242 millions de chiffre d’affaires. Les retombées économiques indirectes sont également significatives. Elles incluent les revenus des auxiliaires médicaux (142 millions d’euros), des laboratoires (74 millions) et des prescriptions (516 millions). Le transport sanitaire et les dispositifs médicaux vendus en officine font également partie de cette contribution massive de la médecine libérale à l’économie régionale.
En parallèle, cette même étude met en exergue le succès du modèle bas-normand des grands pôles de santé libéraux et ambulatoires (PSLA), mis en place depuis 2007 (déjà dix pôles ouverts, neuf en construction et 15 en cours d’étude). « La population et les professionnels, qui voient leur démographie remonter, sont ravis. Cela confirme qu’il ne faut pas se contenter de saupoudrage » analyse le Dr Leveneur.
*Étude réalisée à partir du croisement des données 2010 du SNIIRAM, de la SAE (statistique annuelle des établissements de santé), de l’ATIH, du FINESS, de l’INSEE et de l’UNEDIC.
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